« Je ne peux pas appuyer le projet » Laurentia, dit Jean-François Gosselin

Jean-François Gosselin, chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville de Québec, en mêlée de presse.
Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le chef de Québec 21 avait déjà certaines réticences, mais le rapport publié lundi par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AÉIC) est venu confirmer sa position. Jean-François Gosselin s’oppose donc au projet Laurentia qui « viendrait détruire un beau milieu, un beau paysage ».
Le rapport provisoire de l’AÉICles impacts importants qu’aurait ce nouveau terminal de conteneurs à la baie de Beauport sur l’environnement, la qualité de l’air et la santé humaine, notamment en raison de l’augmentation des activités de camionnage.
met en lumièreJean-François Gosselin est maintenant convaincu que ce n’est pas un bon projet pour le quartier Limoilou et les environs. Depuis le début, j'ai des réticences par rapport au camionnage. Par rapport aussi au fait que dans le secteur de Limoilou, pour y avoir habité une quinzaine d'années, il y a beaucoup de familles qui sont venues habiter dans le secteur donc c'est un secteur qui se requalifie.
Stratégie politique?
Le chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville soupçonne Équipe Labeaume de ne pas jouer franc jeu en affichant, pour une très rare fois, une certaine dissidence entre les élus. Les conseillères municipales de Limoilou et de Maizerets-Lairet, Suzanne Verreault et Geneviève Hamelin, ont décidé de s’opposer au projet alors que le maire maintient son appui.
Jean-François Gosselin avance qu’il s’agit d’une stratégie politique pour conserver ces deux sièges lors des prochaines élections alors que ce sont parmi les quartiers à proximité du port et où l’opposition au projet Laurentia est la plus farouche.
C'est clair que c'est ça. C'est une stratégie politique de Régis Labeaume qui permet à ses deux conseillères de ne pas appuyer le projet alors qu'il sait que le projet est mort
, soutient-il.
Sans partager les analyses de Québec 21 sur la prochaine campagne électorale municipale, le chef de Démocratie Québec s’est lui aussi fermement opposé à ce que Laurentia voie le jour.
La préoccupation qu'on doit avoir, c'est la qualité de vie et la santé des citoyens. C'est ça qui doit primer à l'heure actuelle, pas les intérêts corporatistes
, argumente Jean Rousseau.
Incompatible avec le plan vert
À l’Assemblée nationale, la députée solidaire Ruba Ghazal attribue la pression qui monte contre le projet Laurentia à l’action citoyenne des dernières années. Elle souhaite que les ministres du gouvernement Legault vont faire preuve de la même clairvoyance, qu'ils vont voir que ce projet-là n'a pas d'acceptabilité sociale, mais aussi qu'ils prennent acte du rapport dévastateur et très négatif de l'agence fédérale
.
Elle souligne qu’un nouveau terminal de conteneurs à la baie de Beauport irait même à l’encontre du plan vert présenté lundi par le François Legault.
On ne peut pas parler des deux côtés de la bouche, accepter ce genre de projet polluant qui menace la biodiversité [...] et d'un autre côté dire : "On veut travailler pour la transition". Il faut faire des choix difficiles et ça, c'en est un.
Le dépôt du rapport préliminaire de l’AÉIC
a ouvert une nouvelle période de consultation d’un mois. Une fois le rapport final publié, la décision finale reviendra au ministre fédéral de l’Environnement.