« Évitez le centre commercial » pour vos cadeaux de Noël, dit la santé publique

Les exploitants des centres commerciaux encouragent les gens à faire leurs achats de Noël tôt, cette année.
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Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La santé publique craint que les centres commerciaux ne deviennent d'importants lieux de propagation de la COVID-19 dans les semaines précédant Noël.
Le directeur de santé publique de la Capitale-Nationale, le Dr André Dontigny, est catégorique : Évitez le centre commercial
.
Le Dr Dontigny invite plutôt les citoyens à favoriser l'achat en ligne sur les sites web de leurs commerçants habituels pour ainsi éviter des attroupements dans les centres commerciaux. Garder les deux mètres de distance risque d’y être de plus en plus compliqué avec l’achalandage à venir au cours des prochaines semaines.
En cas d'absolue nécessité, le Dr Dontigny suggère aux gens d’aller dans les centres commerciaux à des heures d'achalandage moindre, pendant les heures de bureau par exemple.
« J'invite les gens qui sont propriétaires, qui sont en charge de ces centres-là de s'assurer que les gens soient sensibilisés. »
Magasiner en commando
Le directeur des relations gouvernementales pour le Conseil canadien du commerce, Jean-François Belleau, abonde dans le même sens que le Dr Dontigny. L’idéal, selon lui, c’est que les gens commencent leurs courses de Noël dès maintenant pour espacer la clientèle le plus possible et ainsi éviter les grands rassemblements juste avant le jour J.
Il faut magasiner en commando : On rentre. On paye. On sort
, explique-t-il.
« Si on se retrouve tous à la dernière minute, dans la dernière semaine avant Noël à aller faire nos achats en personne... on va avoir un problème! »
Sécuritaires, les centres commerciaux?
À quelques semaines de Noël, les centres commerciaux sont-ils sécuritaires?
À Place de la Cité, il n’y a plus de gardien de sécurité aux entrées du centre commercial pour surveiller le lavage des mains. La direction se fie au bon jugement des clients, mais les gardiens patrouillent dans les allées toute la journée pour s’assurer qu’il n’y ait pas de rassemblement.
On va faire un renforcement aussi au niveau de l'affichage justement pour faire des rappels aux gens de garder une distanciation, de se désinfecter les mains, porter un masque
, explique le directeur du centre commercial, Frédéric Michel.
Pas de père Noël à Laurier Québec et Place Ste-Foy
Dans le but de prioriser la sécurité dans ses centres commerciaux, Ivanhoé Cambridge a de son côté décidé mardi matin d'annuler toutes les activités relatives au père Noël à Laurier Québec et Place Ste-Foy.
En raison de l'évolution de la situation en lien avec la COVID-19, nous avons pris la décision d'annuler notre programme du père Noël cette année. La santé et la sécurité de nos clients, locataires et employés sont notre priorité et plus particulièrement à l'approche des Fêtes. L’initiative de l’Arbre enchanté est cependant maintenue pour sa 30e année
, affirme Ivanhoé Cambridge.
De plus, Ivanhoé Cambridge a indiqué que Laurier Québec et Place Ste-Foy déploient progressivement un système de gestion virtuelle des files d’attente en vue du magasinage des Fêtes. La technologie est offerte gratuitement à nos locataires qui souhaiteraient s’en prémunir
, ajoute l'entreprise.
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Les exploitants se croisent les doigts
Pour leur part, les exploitants de centres commerciaux se croisent les doigts afin que la clientèle soit au rendez-vous pour remplir les coffres. Comme la santé publique, ils souhaitent que les consommateurs commencent leur magasinage dès maintenant, avant l'arrivée des semaines traditionnellement les plus achalandées de l’année.
Certains commerçants redoutent déjà les cohues du Vendredi fou
et des jours précédant Noël.
Entre-temps, Radio-Canada a constaté que c'est toujours le calme plat dans les allées du centre commercial Place de la Cité, à Québec. À peine quelques personnes magasinaient lundi lors de notre passage. La plupart des commerçants, eux, avaient la mine basse derrière leur comptoir.
C'est que l’affluence des beaux jours n’est jamais complètement revenue après le confinement du printemps dernier. Les exploitants se demandent aussi si les gens vont se présenter en magasin pour acheter leurs cadeaux de Noël.
J'ai hâte de voir les gens comment ils vont réagir, là. S'ils vont sortir et tout ça
, lance la propriétaire d’une boutique de vêtements pour femmes, Guylaine Savoie.
Avec son mari, elle exploite un commerce depuis plus de 20 ans. Elle a dû mettre sur pied un site web pour survivre.
Les gens vont venir au magasin valider ce qu'ils ont vu en ligne et je m'attends à beaucoup d'achalandage à ce moment-là
, dit-elle, sans toutefois en avoir la certitude
La réalité et les solutions de rechange au commerce en ligne
Selon Statistique Canada, bien que les ventes au détail en ligne connaissent une progression de plus de 60 % par rapport à l’année dernière, elles représentent une proportion minime du total des ventes.
Par exemple, au mois d’août 2020, les ventes du commerce en ligne ont atteint 2,8 milliards de dollars au Canada. C’est l’équivalent de 5 % du total du commerce au détail.
Sauf que les commerçants sentent que les habitudes changent graduellement, c'est pourquoi ils développent leurs sites web. Les consommateurs magasinent de plus en plus en ligne, et, pour éviter des délais et des frais de livraison, ils vont chercher leurs commandes en personne.
Le directeur du centre commercial Place de la Cité, Frédéric Michel, s’est adapté à ce nouveau phénomène.
On a réservé quatre stationnements à l'extérieur
, explique-t-il. Les gens communiquent avec le commerçant puis le commerçant va porter les articles achetés en ligne à la personne.
Des soldes plus longtemps
Le propriétaire du magasin Fradette Sport est prêt pour la période des Fêtes et le Vendredi fou, le 27 novembre.
Il dit que plusieurs commerçants ont décidé d’étaler leur période du Vendredi fou et leurs soldes des Fêtes pour éviter une course aux aubaines, de longues files et des cohues dans les magasins.
Normalement, le Black Friday, c'est juste une journée; puis là, on a prévu de le mettre pendant une semaine pour donner le temps aux gens de venir nous voir sans être dans la cohue
, explique François Béland, lui aussi persuadé que la grande majorité des gens voudront sortir pour magasiner tout en étant prudents.
Avec la collaboration d'Alain Rochefort