•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

L’Ontario annonce un plan de prévention de la COVID-19 en milieu agricole

Six travailleurs agricoles cueillent des fraises dans un champ.

Le gouvernement de l'Ontario veut mettre sur pied des mesures pour protéger les travailleurs agricoles.

Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson/CBC

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, Ernie Hardeman, a annoncé lundi matin à Kingsville la publication d’un document présentant 35 recommandations. Celles-ci visent à protéger les travailleurs agricoles et la chaîne d’approvisionnement alimentaire en prévision de la prochaine saison de culture.

Élaboré en partenariat avec l’industrie agroalimentaire, le document présente les mesures à mettre sur pied avant que les travailleurs n’entrent dans les exploitations agricoles et lorsqu’ils y sont.

Il y est également question des mesures relatives à l’hébergement des travailleurs que devront prendre les agriculteurs pour éviter la propagation de la COVID-19 au sein de leurs exploitations. Nous songeons déjà à la saison 2021. Nous voulons nous servir de ce que nous avons appris pour nous préparer afin de pouvoir mieux protéger nos travailleurs agricoles, a indiqué le ministre de l’Agriculture.

« Notre gouvernement rend hommage aux héros de l’agroalimentaire, qui ont considérablement contribué à nos efforts pour nourrir les Ontariens. »

— Une citation de  Ernie Hardeman, ministre ontarien de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales

Il y est également question des mesures que devront respecter les travailleurs ainsi que des engagements pris par le gouvernement.

Quelques-unes des mesures

Exigences vis-à-vis des agriculteurs

  • Mettre en place un plan de prévention et de contrôle de la COVID-19
  • Dépister activement et quotidiennement tous les travailleurs
  • S'assurer que les agences de placement temporaire respectent les obligations juridiques pertinentes
  • Mettre en œuvre la distanciation physique dans les exploitations agricoles
  • S'assurer du nettoyage et de la désinfection complets des lieux de travail
  • Créer des cohortes, aussi petites que possible, de travailleurs de l'exploitation agricole

Exigences vis-à-vis des travailleurs

  • Examiner les ressources fournies, poser des questions et faire de leur mieux pour comprendre les risques liés à la COVID-19
  • Mettre en œuvre les pratiques optimales de santé publique, déclarer les maladies, demander des soins médicaux et signaler leurs préoccupations
  • S'assurer que les surfaces fréquemment touchées dans les véhicules sont nettoyées et désinfectées après chaque voyage

Engagements du gouvernement de l’Ontario

  • Offrir une formation active aux agriculteurs sur la manière d'effectuer le dépistage
  • Élaborer des documents culturellement adaptés à la main-d'œuvre qui abordent les préjugés liés au test de dépistage

Opposition des associations

Certaines des associations défendant les droits des travailleurs agricoles, les travailleurs migrants notamment, refusent de soutenir ces recommandations. Elles reprochent au gouvernement de procéder de manière unilatérale.

Dans un message adressé à Radio Canada, Syed Hussan, de Migrant Workers Alliance for Change, indique qu’aucune décision concernant les travailleurs ne devrait être prise à leur insu. Les règles et politiques qui affectent les travailleurs migrants doivent être fixées par les travailleurs migrants et non par les employeurs et le gouvernement, explique-t-il.

Pour M. Hussan, les recommandations ainsi faites ne résolvent pas le problème central qui est celui du manque de pouvoir des travailleurs. Il affirme que ce manque de pouvoir est lié à une absence de statut d’immigration complet et permanent.

Un manque de pouvoir qui aurait déjà eu de désastreuses conséquences. À une époque où plus de 1600 ouvriers agricoles sont tombés malades et 3 sont décédés des suites des abus de leur employeur et de l'inaction du gouvernement, empêcher les travailleurs migrants de fixer le programme montre les priorités du gouvernement provincial, précise-t-il.

« Ni la province ni l’industrie ne nous ont invités à cette consultation, si consultation il y a eu. »

— Une citation de  Santiago Escobar, Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce

Santiago Escobar est membre du syndicat Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce. Il partage l’avis de Syed Hussan et considère que les travailleurs migrants devraient avoir accès à un syndicat, ce qui leur permettrait de mieux connaître leurs droits.

Un homme devant la façade d'un bureau ornée d'une murale.

Santiago Escobar, représentant national du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce Canada (TUAC).

Photo : Radio-Canada / Isabelle Corriveau

M. Escobar estime par ailleurs que les problèmes auxquels ces travailleurs font face sont connus depuis des années. Ça fait 30 ans que nous envoyons des signaux. [...] Ces personnes sont obligées de travailler en toute proximité et sont donc vulnérables à la COVID-19. Cela se voit surtout dans la région de Windsor-Essex avec ses nombreux travailleurs migrants, ajoute-t-il.

Du côté du ministère de l’Agriculture, on indique avoir consulté, durant le processus d’élaboration des recommandations, les travailleurs de la santé qui travaillent au jour le jour avec les travailleurs agricoles temporaires.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...