Les nouvelles voitures du REM entrent en gare

Les premières voitures du constructeur Alstom sont arrivées à la mi-octobre.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
CDPQ Infra a présenté ce matin les premières voitures du train automatisé du constructeur Alstom, qui circuleront sur le Réseau express métropolitain (REM).
Parmi les trois types de design proposés, les promoteurs du projet ont choisi, après une série de consultations populaires en 2018, le modèle Saint-Laurent, dont les lignes épurées et modernes s’inspirent des haubans du nouveau pont Samuel-De Champlain. Ce modèle avait recueilli 42 % de la faveur populaire lors des consultations.
Les quatre voitures toutes neuves arrivées en octobre sont les premières à être livrées par le constructeur Alstom Canada qui doit en construire au total 212 pour desservir le REM.
Ces voitures de type Alstom Metropolis, construites en Inde, formeront des trains de quatre voitures aux heures de pointe et de deux voitures le reste du temps pour économiser de l’énergie.
Plus de 5000 de ces voitures de train sont actuellement en service dans le monde, notamment à Paris, Shanghai, Sao Paulo, Dubaï ou Sydney, précise le constructeur dans un communiqué.
Les trains qui ont une capacité maximale de 780 personnes, selon les documents de CDPQ Infra, seront dotés de 128 sièges et circuleront à une vitesse de 51 km/h.
L’alimentation des trains se fera par caténaire de 1500 volts, soit par un système de fils suspendus au-dessus des trains. Ce mode de transport électrique n’émettra aucun gaz à effet de serre (GES) et permettra de réduire 680 000 tonnes de GES sur 25 ans d’exploitation
, promet CDPQ Infra.
Entièrement automatisés, ces trains n’auront besoin d’aucun opérateur à bord. Climatisées en été et chauffées en hiver, les voitures offriront aussi aux passagers un réseau Wifi accessible. Les baies vitrées surdimensionnées permettront également aux jeunes enfants de regarder dehors à leur aise pendant le voyage.
« On s’apprête à voir des trains rouler sur des rails dans les prochaines semaines. »
Il sera possible bientôt de voir circuler les premières voitures du REM sur un tronçon de 3,5 km qui relie la station Brossard à la station Panama, où des tests seront effectués pendant 13 mois.
Dans environ 18 mois, vous pourrez monter à bord. D'ici, à Brossard, vous serez à seulement 16 minutes du centre-ville
, à 17 minutes de la rue Sainte-Catherine et à 20 minutes de l'Université de Montréal, promet le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Macky Tall.
En termes de fréquence, les avantages que procure un système de pilotage des trains automatisé dont le centre de contrôle sera situé à Brossard, permettra le passage de trains toutes les 2 min 30 aux heures de pointe et toutes les 5 minutes aux heures normales sur le tronçon central.

Même si l'inauguration du REM est retardée, une étape importante a été franchie aujourd'hui : la présentation des premières voitures. Le reportage de Jean-Sébastien Cloutier.
Adapté au climat québécois
Bien qu’elles aient fait leurs preuves dans plusieurs grandes villes du monde, les voitures Alstom Metropolis devront être capables d’affronter les rigueurs climatiques du Québec, notamment la neige, le verglas et les grands froids.
« La voiture de Montréal a été spécifiquement adaptée pour le climat de Montréal, c’est-à-dire des étés chauds et humides et des hivers très froids. »
Les voitures ont par conséquent été équipées de seuils de porte et de planchers chauffants, de coupleurs automatiques chauffés, d’équipements contre la glace et de pare-brise chauffants.
Pour ce qui est des 26 stations du réseau de 67 kilomètres qui formeront le futur REM, elles seront toutes accessibles aux personnes à mobilité réduite, tout comme les voitures de train.
Le réseau dont les travaux ont commencé en avril 2018 doit être fonctionnel en 2022. Ce vaste chantier représente 34 000 emplois directs et indirects au Québec, 4 milliards de dollars de contenu local et à terme, 1000 emplois permanents, rappellent les promoteurs du projet.
Et c’est en plus de l’expertise qui est actuellement développée par des milliers d’ouvriers et d’ingénieurs québécois en participant à la construction d’un des plus importants projets de transport automatisé dans le monde
, précise le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Emond.
À lire aussi :
Imprévus et retards
L’arrivée des nouvelles voitures du REM vient mettre un baume sur des retards de plusieurs mois dans la réalisation du projet annoncés la semaine dernière par CDPQ Infra, principal maître d’œuvre du projet.
Selon la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, la pandémie de COVID-19 ainsi qu’une explosion dans le tunnel Mont-Royal attribuée à des résidus d’explosifs laissés dans le tunnel au début des années 1900 ont entraîné plusieurs mois de retard sur l’échéancier des travaux.
En ce qui a trait à la crise sanitaire, elle a forcé un arrêt des chantiers de plusieurs semaines en plus d’obliger les promoteurs à mettre en place une série de mesures sanitaires qui ont ralenti la mobilité de la main-d’œuvre.
De sorte que la mise en service officielle des premiers tronçons initialement prévue pour 2021 aura finalement lieu en 2022.
Ces retards entraîneront par ailleurs des augmentations de coûts d’au moins 80 millions de dollars, selon la CDPQ. Le projet est présentement évalué à 6,3 milliards de dollars.
Nouvel échéancier des tronçons du REM :
- Antenne Rive-Sud : mi-2022 (au lieu de fin 2021)
- Gare centrale/Du Ruisseau : automne 2023 (au lieu du printemps 2022)
- Segment Deux-Montagnes : automne 2024 (au lieu de fin 2023)
- Antenne Ouest-de-l'Île : printemps 2024 (au lieu de l’automne 2023)
- Aéroport-Montréal-Trudeau : fin 2024 (au lieu de fin 2023)