L’apiculture ou quand l’abeille est reine
L'apiculture est une activité fort ancienne au Canada.
Photo : Radio-Canada
L’apiculture existe depuis des décennies au Canada. À l’occasion de la Journée mondiale des abeilles célébrée le 20 mai, découvrez un métier qui demande beaucoup de savoir-faire et qui donne de délicieux résultats.
Une activité qui se développe…
Saviez-vous qu’on répertorie 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, dont 800 au Canada?
En 2019, selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le gros de la production apicole canadienne s’est fait dans les provinces de l’Ouest canadien, en particulier en Alberta.
La production québécoise de miel constituait pour sa part 4 % à 5 % de la production canadienne.
Le 10 février 1985, le journaliste Lionel Levac présente à l’émission La semaine verte un bilan de l’activité apicole au Québec. L’émission est animée par Yvon Leblanc.

Reportage du journaliste Lionel Levac faisant un bilan de l'apiculture au Québec.
À cette époque, élever des abeilles n’est plus considéré comme une activité marginale au Québec.
L’apiculteur par exemple, après de longues négociations, a été admis par le gouvernement provincial à l’assurance récolte.
En 1985, il y avait 4000 apiculteurs au Québec. Seulement 200 d’entre eux étaient considérés comme des producteurs commerciaux.
L’industrie apicole connaît à cette époque un plateau. Pour accroître la production mellifère, il faudrait que les abeilles aient plus de fleurs à butiner.
Or, il y a moins de terres cultivées au Québec qu’en Ontario ou dans les provinces des Prairies. Les pratiques de l’agriculture moderne semblent diminuer la variété florale.
Le résultat est que le Québec consomme plus de miel qu’il n’en produit. On doit importer des provinces de l’Ouest pour satisfaire à la demande.
Le miel doit aussi surmonter la réputation d’être un produit de luxe dont on peut se passer dans l’alimentation quotidienne.
Malgré ces obstacles, constate Lionel Levac, le secteur apicole connaît de l’expansion.
Le miel ainsi que le pollen et la cire sont des produits de plus en plus appréciés des consommateurs. Les réseaux de distribution se structurent.
… grâce notamment aux reines
« Ayant une production qui est fermée, nous éliminons les risques d’importation de maladies. »
Le reportage de Lionel Levac se termine par une rencontre avec Mario Rousseau.
Cet apiculteur beauceron est un fervent partisan du fait de faire naître les abeilles et les reines au Québec plutôt que de les importer des États-Unis.
Cette pratique serait un gage de santé des ruches et de la qualité du miel au Québec.
Mais produire ses propres reines nécessite à la fois beaucoup de savoir-faire et de patience.
C’est ce qu’on constate à l’écoute d’un reportage présenté le 18 septembre 1988 à La semaine verte.

Reportage sur la ferme d'élevage d'abeilles-reines Chapleau-Courtemanche de Saint-Adrien de Ham, en Estrie Animateur : Yvon Leblanc Réalisateur : Guy Comeau
Une équipe de l’émission s’est rendue à Saint-Adrien de Ham, dans les Cantons-de-l’Est, chez Hélène Courtemanche et Jean-Pierre Chapleau.
Ceux-ci, à l’époque, sont propriétaires de la plus importante ferme d’élevage d’abeilles reines au Québec.
Les deux apiculteurs nous expliquent les multiples étapes de la production des reines.
On constate que c’est un travail complexe et qui nécessite pas mal d’opérations.
La saison de production des reines est, de plus, assez courte au Québec. Cette dernière s’étendant seulement de mai à août.
À la fin de la saison, Hélène Courtemanche et Jean-Pierre Chapleau auront permis la naissance de 2500 reines dans leurs ruches.
Au total, les apiculteurs produisent 15 000 reines à cette époque.
Pour atteindre l’autosuffisance, le Québec aurait cependant besoin de 65 000 reines.
Les reines nées au Québec engendrent des colonies d’abeilles qui se révèlent d’excellentes productrices de miel.
Depuis quelques années, les apiculteurs s’installent aussi de plus en plus en ville.
On retrouve maintenant des ruches un peu partout dans les agglomérations urbaines.
On trouve par exemple les petites butineuses sur les toits de l’Assemblée nationale française à Paris et du Château Frontenac à Québec.