Trop peu de soutien en français pour des élèves à besoins spéciaux à l’Î.-P.-É.

La population étudiante dans les écoles françaises de l’Île-du-Prince-Édouard a augmenté de 35 % en six ans.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les élèves qui étudient en français à l’Île-du-Prince-Édouard sont plus nombreux qu’il y a six ans, et cette croissance entraîne des défis. Selon un rapport de la Commission scolaire de langue française de l’île, un élève sur cinq des écoles francophones a des besoins spéciaux, mais l'accès à des services de soutien en français dans la province est difficile.
Le rapport dénombre 222 élèves ayant reçu un diagnostic de troubles émotionnels, comportementaux, médicaux, neurologiques ainsi que des troubles du langage et d’apprentissage, entre autres.
« La population étudiante augmente, et c’est toutes sortes d’élèves qu’on va chercher. »
Selon Lisa Marmen, directrice du service aux élèves de la Commission scolaire de langue française de la province, le nombre d’étudiants ayant reçu un diagnostic de trouble sur le spectre de l’autisme a augmenté au fil des années.
Cette croissance est expliquée par un meilleur service de dépistage précoce à la petite enfance
, ajoute-t-elle.
Les écoles françaises de la province comptent un total de 1125 élèves en 2020, selon le rapport.
À lire aussi :
Manque de ressources en français
L’augmentation de la population étudiante ces dernières années engendre une augmentation du nombre de demandes de soutien spécialisé.
Selon la commission scolaire, les élèves ayant des besoins spéciaux nécessitent l'accompagnement d’assistants en éducation, d’orthophonistes, de psychologues, d’enseignants ressources et d'autres professionnels spécialistes.
Les listes d’attente pour voir l’un des deux orthophonistes de la commission s’allongent depuis quelque temps. De plus, le poste de psychologue scolaire est vacant depuis février dernier.
Des spécialistes travaillant pour le réseau d’éducation anglophone de la province et pour d’autres organismes partenaires prêtent main-forte à la Commission scolaire de langue française pour le soutien aux élèves. Ces professionnels offrent néanmoins leur service uniquement en anglais.
Dans une commission scolaire française en milieu minoritaire, il est plus difficile de recruter des intervenants bilingues
, explique Mme Marmen.
Le Réseau santé en français s'implique également dans le dossier. Nicole Yeba, agente de communications pour l'organisme, affirme que des discussions sont en cours avec des agents du gouvernement et d'autres organismes pour améliorer les services en français pour les jeunes à besoins spéciaux.
« On veut que les professionnels qui parlent français puissent s’afficher et entrer dans notre répertoire. »
Un plan d’action 2021-2026 en santé mentale est en phase de développement à la Commission scolaire de langue française de l’Île-du-Prince-Édouard. Le document devrait être rendu public l’an prochain.