COVID-19 : 3000 volontaires recherchés pour des tests de salive
Le Québec pourrait devenir l’un des précurseurs dans l’utilisation de ce nouveau test de dépistage.

La méthode consiste à se gargariser avec de l’eau, avant de la recracher dans une éprouvette.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les tests effectués avec des écouvillons, cette longue tige qu’on insère dans le nez, pourraient bientôt être remplacés par des prélèvements beaucoup plus confortables. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a presque terminé ses projets de validation pour les tests de salive.
La méthode la plus prometteuse consiste à se gargariser avec de l’eau, avant de la recracher dans une éprouvette. Radio-Canada a appris que 3000 volontaires seraient recherchés dans les prochains jours pour l’essayer.
Une dizaine d’hôpitaux du Québec participent au projet, qui s'amorce cette semaine. Ces tests de gargarisme
seront disponibles dans les centres de dépistage des Laurentides, de Lanaudière et de Rimouski.
À Montréal, le CHUM et l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont vont participer aux essais, à la clinique Chauveau. À l’hôpital Sainte-Justine, si les enfants sont trop jeunes pour être en mesure de produire suffisamment de crachat, un prélèvement pourra être effectué à l’intérieur de la joue.
Le CHU de Québec collabore aussi à l’étude, alors que le CISSS de Chaudière-Appalaches est déjà bien avancé dans ses essais. En effet, la clinique de dépistage Archimède de Lévis est la première à utiliser ce test dans une proportion de presque 90 %.
Lors de notre passage sur les lieux, les patients préféraient de loin cette nouvelle méthode à l’écouvillon. C’est plus rapide de faire le test parce que c’est moins invasif, alors les gens sont beaucoup plus détendus. Pour le personnel aussi, les conditions sont plus agréables
, nous explique la gestionnaire de l’endroit, Anne-Marie Savard.

3000 volontaires seraient recherchés dans les prochains jours pour essayer un nouveau test de dépistage de la COVID-19 qui consiste à se gargariser avec de l’eau, avant de la recracher dans une éprouvette.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Une nouvelle méthode pour entamer 2021?
Si le recrutement des volontaires se déroule rondement et que les résultats sont concluants, la Dre Judith Fafard, médecin-conseil pour l’INSPQ, croit que les tests de gargarisme pourront être couramment utilisés dès le début de l’année 2021.
Pour la majorité des patients, ils pourraient même remplacer ceux effectués par écouvillon, ce qui réglerait d’éventuels problèmes liés à une pénurie de matériel. Tout ce qu’il faut, c’est de l’eau, un contenant et une éprouvette.
Ce sera une grande avancée si toutes nos données sont favorables. On est confiants d’avoir, probablement en un mois, les données nécessaires pour valider les plateformes qui sont à l’essai.
En d’autres mots, il faut s’assurer que les laboratoires du Québec ont des appareils compatibles pour analyser cette nouvelle méthode.
Le microbiologiste-infectiologue Jeannot Dumaresq considère aussi que les tests par gargarisme sont très prometteurs. La communauté scientifique endosse ce genre de test
, dit le Dr Dumaresq. Celui qu’il a lui-même développé à Lévis est en train de faire ses preuves. L’un des avantages, c’est de pouvoir rapatrier du personnel qualifié, qui est posté dans les cliniques de dépistage. Normalement, ce personnel-là devrait être dans les hôpitaux en train de donner des soins.
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Se tester soi-même à la maison
Le test salivaire par gargarisme demande une supervision minimale. En fait, il est tellement facile à administrer qu’on pourrait éventuellement le faire soi-même, espère la Dre Annie-Claude Labbé, microbiologiste-infectiologue.
On est très enthousiastes. On a hâte d’implanter ça, comme professionnels de la santé parce qu’on doit souvent se faire tester, mais on a hâte aussi pour la population
, dit la Dre Labbé.
On l’a pratiqué avec nos enfants à la maison, et on pense que c’est faisable éventuellement de faire des autoprélèvements, si la performance de notre étude est bonne.
Les tests par gargarisme permettraient d'économiser un peu de temps d’analyse en laboratoire puisqu’ils n’ont pas besoin d’être dilués, contrairement aux tests de salive habituels. Les seuls patients qui ne pourront pas en bénéficier sont ceux qui ne produisent pas suffisamment de salive ou qui sont incapables de se gargariser, comme les jeunes enfants, certaines personnes âgées, ou ceux avec des troubles cognitifs.
De nombreux scientifiques du Québec collaborent à cette vaste étude provinciale, mais déjà un consensus d’équipe se dégage. Ces tests sont efficaces, comme le conclut d’ailleurs un rapport rédigé par les Drs Fafard et Labbé. Avec l’Allemagne et la Colombie-Britannique, le Québec deviendrait l’un des précurseurs dans leur utilisation.
Pour participer à l’étude, les 3000 volontaires doivent présenter des symptômes de la COVID-19 ou avoir été en contact avec des gens qui ont été infectés.