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Budget de l'Ontario : l'aide aux entreprises saluée, mais un manque de concret dénoncé

Des exemplaires du budget de l'Ontario 2020, sur lequel on peut lire « Plan d'action de l'Ontario pour la protection, le soutien et la relance ».

Le budget a été déposé le 5 novembre.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Olivier Bernatchez

Le budget de l’Ontario est salué par plusieurs pour ses mesures d’aide aux entreprises et ses investissements en santé dans un contexte de pandémie. Mais d’autres dénoncent le manque de détails pour améliorer les secteurs de l'éducation et des soins de longue durée, notamment.


Éducation

L'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), qui espérait des investissements pour s’attaquer à la grave pénurie d’enseignants francophones dans la province, se dit déçue. Le syndicat souhaitait aussi recevoir une aide financière pour qu'il y ait plus d'équipements de protection individuelle dans les écoles.

Il n’y a rien de concret au niveau des fonds nécessaires pour assurer la protection des élèves, du personnel enseignant et des travailleurs en éducation. Si les écoles demeurent ouvertes en Ontario, c’est grâce au personnel en éducation, déclare Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

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Une représentation du coronavirus.

Elle remarque que le budget mentionne le développement de l'apprentissage en ligne, mais estime que les enseignants doivent être impliqués dans ces discussions. Oui, on doit adapter l'offre de services, mais ça prend des sous et ça ne se fait pas tout seul.


Francophonie

Pour aider les organismes francophones sans but lucratif, le gouvernement Ford a annoncé qu’il investit deux millions de dollars sur deux ans.

C’est loin des 12,5 millions de dollars qui étaient réclamés par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, mais le président de l’AFO, Carol Jolin, se dit tout de même satisfait.

Tout le monde voudrait en avoir plus et dans cette situation-là extrêmement difficile, avec la COVID, moi je suis content des annonces, aujourd'hui. Dans un premier temps on va travailler avec les sommes qui sont là.

On veut permettre à nos organismes d’appliquer partout où c’est possible pour aller chercher des fonds, avoir un portrait encore plus précis de la situation de nos organismes, et on va travailler avec le ministère des Affaires francophones, ajoute-t-il.


Économie

Dans le milieu des affaires, les mesures d’aides aux entreprises sont les bienvenues. La Chambre de commerce de l’Ontario se réjouit notamment des exemptions d'impôts, de la réduction des coûts d'électricité et des investissements pour l'accès à Internet haute vitesse.

On voit qu’on a un budget avec des investissements records dans plusieurs domaines, commente Rocco Rossi, président.

L'équilibre dans ce budget entre les soutiens immédiats et les investissements pour aider la croissance à long terme, c'est très bien fait.

Une citation de Rocco Rossi, président de la Chambre de commerce de l'Ontario

La chose qui est très importante, c’est que tôt ou tard il faut avoir une stratégie pour passer d’une économie de subvention à une économie de croissance, résume-t-il.

Il pense toutefois que le fédéral doit aussi continuer de contribuer, notamment avec l'aide au loyer pour les entreprises.

Pour sa part, le maire de Toronto John Tory voit dans ce budget des mesures initiales importantes pour aider à stabiliser l’économie et soutenir les commerces durement frappés par la crise de la COVID-19.

Une affichette sur la vitrine d'un commerce à Windsor.

Les petites entreprises, qui ont dû s'adapter aux mesures sanitaires, font face à des coûts et pertes de revenus significatives.

Photo : Radio-Canada / Thilelli Chouikrat

Le gouvernement provincial a pris la décision difficile, mais juste, de contracter des dettes pour aider à financer son plan de réponse à la pandémie, déclare-t-il.

Le Consortium de recherche et d'innovation en transport urbain au Canada croit que le gouvernement a tout de même manqué une chance de prévoir une relance verte de l’économie, avec l'électrification des transports notamment.

Josipa Petrunic, présidente-directrice générale de l’organisme, comprend le contexte. C’est logique, la plupart des investissements, c’est pour protéger la santé.

Mais le but, c’est toujours de voir ce qui va être le futur de notre économie, poursuit-elle. Ça veut dire, ici en Ontario, des investissements dans l’économie de l'hydrogène et les bus électriques. C’était possible au minimum de mentionner l’industrie, de donner un signe que le gouvernement est prêt à investir, dans le futur.


Santé et aînés

En santé, la présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario aurait voulu voir plus concrètement où et quand l’argent sera versé. Ce sont les besoins quotidiens et immédiats des hôpitaux et des foyers de soins de longue durée qui doivent être résolus, dit Vicki McKenna.

On a annoncé l’embauche de nombreux travailleurs de la santé, mais sur plusieurs années, et ce qui m’inquiète, c’est ce qui se passe dans l’immédiat. Il faut aussi s’engager à la rétention du personnel, ajoute-t-elle.

Nous jugerons le budget sur l’application des mesures et leurs résultats, mais l’argent doit circuler directement, immédiatement.

Une citation de Vicki McKenna, présidente de l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario

Même si le gouvernement Ford a rappelé sa promesse d’offrir aux résidents de foyers de soins de longue durée en moyenne quatre heures de soins directs d’ici quatre ans, le coût estimé de ce changement ne se retrouve pas dans le budget.

Là-dessus, la Fédération des aînés et des retraités francophones de l'Ontario (FARFO) déplore elle aussi le manque d'engagement concret.

Gilles Fontaine, directeur général, s’attendait par ailleurs à des investissements en santé mentale, qui auraient été essentiels pour les personnes âgées selon lui.

Il y a eu un stress chez les aînés et leurs familles dans cette crise qui était absolument épouvantable. Des gens qui sont décédés dans leurs résidences et qui n’avaient pas de familles avec eux.

Une employée d'une résidence de soins de longue durée pousse un patient assis sur un fauteuil roulant. Les deux personnes sont masquées.

Le gouvernement de l'Ontario a promis un minimum de 4 heures de soins dans les foyers de soins de longue durée d'ici 2024-2025.

Photo : CBC/Evan Mitsui

Il estime aussi que les aidants naturels sont encore oubliés. Ce qu’on veut voir, nous, comme citoyens c’est un continuum de services, des modèles flexibles de services résidentiels qui permettent aux gens de vivre longtemps chez eux. Or, quand une personne quitte la maison, c’est souvent parce que leur aidant naturel n'est plus capable de s’occuper de cette personne-là.

On voit souvent qu’une grosse partie de l’argent qui est investi dans le système est surtout versée vers les soins institutionnels, les hôpitaux, les grosses institutions. Encore là, on voit qu’on dévie d’une stratégie plus communautaire.

Une citation de Gilles Fontaine, directeur général de la FARFO

Toutefois, le crédit d’impôt annoncé pour les dépenses en rénovations pour les personnes âgées est une bonne nouvelle dans ce budget, selon Gilles Fontaine. Les aînés nous disent qu’ils veulent vivre chez eux dans leur maison le plus longtemps possible, alors évidemment, des fois, des modifications à leur résidence sont essentielles pour leur permettre de vivre seuls.

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