Front commun des assos de l'Université Laval contre le projet Laurentia

Projet d'extension du terminal de conteneurs, dans la baie de Beauport
Photo : Administration portuaire de Québec
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les associations étudiantes de l'Université Laval font front commun et s'engagent à se mobiliser contre le projet d'expansion du port de Québec dans la baie de Beauport.
La Confédération d'associations étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) et l'Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AÉLIES) ont récemment adopté des positions en ce sens en assemblée générale. Ensemble, elles représentent plus de 43 000 étudiants.
Le vote a été tenu mercredi dans le cas de l'AÉLIES. En plus de prendre position contre Laurentia et son terminal de conteneurs, l'Association se positionne et se mobilise contre l’implication de l’Université Laval dans le projet
, peut-on lire dans le libellé adopté.
Plus tôt en octobre, la CADEUL avait adopté une position quasi identique, sans toutefois préciser les actions de mobilisation qui seraient organisées.

La baie de Beauport est considérée comme un habitat de poisson essentiel au bar rayé et elle est aussi utile à d'autres espèces.
Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon
Les étudiants ne sont visiblement pas convaincus par les arguments du Port de Québec, qui décrit son projet comme le terminal le plus vert en Amérique du Nord.
Les associations étudiantes dénoncent le caractère écocidaire
de Laurentia. Notamment en raison de ses impacts sur l'écosystème de la baie de Beauport, mais aussi pour le transport maritime qui sera généré dans le fleuve. À terme, le port prévoit le transit de 700 000 conteneurs sur des navires transatlantiques.
Louibert Meyer, membre de l'exécutif de l'AÉLIES, souligne des incohérences
dans le discours de l'Université Laval, entre ses principes de développement durable et son implication dans le projet Laurentia.
Ce projet-là, au niveau de l'écosystème, ça ne marche pas. Alors l'Université Laval va à l'encontre de ses propres objectifs, et c'est une des choses qui dérangent.
Les étudiants des cycles supérieurs s'engagent à être actif sur le terrain, en participant notamment à la Table citoyenne Littoral Est, laquelle regroupe divers opposants à la construction du quai en eau profonde.
Partenaire de la société
La présence de la rectrice Sophie D'Amours aux côtés du PDG du Port de Québec, lors d'une conférence de presse tenue à la fin du mois d'août, a suscité en partie cette mobilisation sur le campus.
Mme D'Amours a défendu l'implication de l'université dans une lettre ouverte publiée au mois de septembre. L’Université Laval est un partenaire de la société, en mesure d’apporter un éclairage scientifique de premier plan
, y écrivait Mme D'Amours, se positionnant en partenaire pour une relance durable
.

La rectrice Sophie D'Amours
Photo : Radio-Canada
Si le projet Laurentia va de l’avant et obtient les approbations requises, nous aurons le levier supplémentaire pour mettre à contribution l’expertise et les connaissances de nos professeurs
, mentionnait-elle, précisant pouvoir aider l'industrie du transport maritime à devenir plus propre, plus verte et plus performante
.
La rectrice estime que la vision de la Zone d'innovation Littoral Est de la Ville de Québec cadre dans la mission de l'université, qui mise sur l’implication des citoyens et le regroupement d’entreprises innovantes
. Elle y voit une opportunité intéressante pour le transfert de connaissances et le foisonnement des centres de recherche, y compris en logistique du transport.