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Joyce Echaquan : les Oblats réclament la reconnaissance du racisme systémique

Des femmes tiennent un portrait de Joyce Echaquan.

L'un des Missionnaires oblats a d'ailleurs pris la parole lors d'un évènement à la mémoire de Joyce Echaquan à Sept-Îles (archives).

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

À la suite de la mort de l'Atikamekw Joyce Echaquan, les missionnaires de la congrégation des Oblats réclament la reconnaissance par les autorités du caractère systémique du racisme dans les institutions à l’égard des Autochtones.

Profondément choqués par les circonstances de la mort de Joyce Echaquan, les missionnaires de la congrégation des Oblats interpellent le gouvernement québécois dans une lettre ouverte afin que des mesures concrètes soient prises à la lumière des recommandations des diverses commissions d’enquête.

Ali Nnamaeka est missionnaire de la congrégation des Oblats et prêtre en alternance dans les communautés d’Ekuanitshit et de Matimekush-Lac John.

Lors de la commémoration en hommage à Joyce Echaquan à Sept-Îles le mois dernier, le prêtre Nnamaeka a pris la parole devant les manifestants.

Je n’ai pas hésité à participer, évoque d’emblée le prêtre. Non seulement je lutte pour le peuple [autochtone], mais pour l’identité [des minorités visibles]. Moi aussi je fais partie de ces gens dont on doit rappeler [l'existence].

Lourd passé

Or, ce prêtre africain doit faire face à l’héritage des pensionnats autochtones et des abus sexuels commis par des oblats dans les communautés innues.

Les Missionnaires oblats avouent que la présence des religieux dans les communautés a contribué à une cristallisation du racisme systémique à l’époque.

Nous reconnaissons notre propre attitude colonisatrice, en maint endroit, en collaborant à un système gouvernemental qui enlevait des enfants à leur famille et leur culture dès leur bas âge, peut-on lire dans le communiqué.

On ne fait pas semblant de ne rien avoir à se reprocher, admet Ali Nnamaeka. Nous savons bien les conséquences des erreurs que certains membres de notre communauté ont faites. C’est justement ce qui nous pousse à nous prononcer. On n’a pas aidé les gens quand ils avaient besoin de nous. Il nous faut absolument corriger nos erreurs, explique-t-il.

Une homme parle, en arrière-plan, le chemin de croix.

Ali Nnaemeka

Photo : Radio-Canada / Djavan Habel-Thurton

Les Missionnaires oblats œuvrent auprès des communautés innues de la Côte-Nord à l’aide de prêtres africains dont l’expérience est celle d’être eux-mêmes des Autochtones. Le culte catholique dans les communautés intègre non seulement la langue, mais aussi beaucoup d’éléments de la spiritualité et de la culture innue.

« On veut être des alliés pour ces gens. On veut être là pour marcher avec eux et pour dénoncer ce qu’ils vivent. C’est là que se situent notre présence et notre droit à la parole. »

— Une citation de  Ali Nnamaeka, prêtre

Par ailleurs, les Missionnaires oblats exigent qu’un document soit présenté par les évêques du Canada sur l’ensemble des rapports avec les communautés autochtones en ce qui a trait aux étapes à entreprendre pour progresser vers la réconciliation de part et d’autre.

Enfin, ils souhaitent vivement que le Plan d’action de l’Assemblée des Premières Nations du Québec Labrador sur le racisme et la discrimination, un outil d’éducation précieux selon eux, soit promu à travers le pays.

Avec la collaboration de Djavan Habel-Thurton

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