La reconnaissance faciale vient d’être bannie à Portland, au Maine

Les fonctionnaires qui utilisent la technologie de reconnaissance faciale malgré l’interdiction peuvent se faire montrer la porte à Portland, au Maine.
Photo : getty images/istockphoto / SDI Productions
Après Boston, Oakland, San Francisco et Portland, en Oregon, c’est au tour de Portland, au Maine, de s’ajouter à la liste des villes américaines qui ont adopté des mesures restrictives sur la reconnaissance faciale.
La population de Portland se rendait aux urnes mardi pour voter pour le prochain président américain, mais aussi pour se prononcer sur l’utilisation des technologies de reconnaissance faciale par les corps policiers et les fonctionnaires.
Le résultat est tombé mercredi matin : la Ville est maintenant passible de poursuites pour surveillance illégale et s’expose à des amendes allant de 100 à 1000 dollars américains si les services municipaux ou les forces de l’ordre utilisent la technologie sur la population. Portland est aussi forcée de supprimer toutes preuves obtenues en l’utilisant.
L’issue de ce référendum survient à la suite d’un vote du conseil municipal mené en août dernier qui mettait en place une interdiction préliminaire sous forme d’ordonnance. Maintenant que la population a fait son choix, l’ordonnance est remplacée par une mesure plus forte qui ne peut être révoquée avant au moins cinq ans.
Un mouvement national de méfiance
Plus tôt cette année, de mauvaises identifications par reconnaissance faciale ont conduit à au moins deux arrestations de personnes innocentes à Détroit. De plus, des études menées par le MIT Media Lab pointent du doigt les biais sexistes et raciaux de certains algorithmes de la technologie.
Portland est la cinquième ville à restreindre cette technologie. Son homonyme en Oregon a par ailleurs adopté la mesure la plus stricte des États-Unis, interdisant aussi aux entreprises privées de déployer la technologie dans les espaces publics.
En juin, les membres démocrates du Congrès américain ont présenté un projet de loi qui instaurerait une interdiction similaire à l’échelon fédéral, interdisant à tous les organismes fédéraux chargés de l’application de la loi d’utiliser la reconnaissance faciale.