L'isolement aurait plus d'impact sur la santé mentale des femmes

L'anxiété élevée des femmes a, entre autres, provoqué des insomnies, selon l'étude de la chercheuse Veronica Gaudagni.
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les femmes ont souffert plus que les hommes des effets de l’isolement sur le sommeil et l’humeur durant les premiers mois de la pandémie, affirme une recherche menée par l’Université de Calgary.
La chercheuse Veronica Guadagni a examiné les réponses de 573 participants, 112 hommes et 459 femmes, dont l'âge moyen se situe autour de 25,9 ans, du 23 mars au 7 juin.
Nous avons constaté qu'il y avait une grande différence entre les deux sexes. La qualité du sommeil des femmes était inférieure [à celle des hommes] avec plus d'insomnie et plus de symptômes d'anxiété et de dépression
, a déclaré la chercheuse.
Plus de 66 % des participants ont affirmé que la qualité de leur sommeil était mauvaise. Plus de 39 % ont signalé une augmentation des symptômes d'insomnie, alors que le niveau d’anxiété augmentait.
Ensuite, nous avons suivi [l’évolution] des changements tout au long de l'isolement. Nous avons ajouté le nombre de jours pendant lesquels ces personnes ont été isolées et nous avons observé comment les choses ont changé. Elles ont changé pour les hommes et les femmes, mais les femmes ont connu des changements plus importants. Alors nous avons vu que leur niveau d’anxiété et leur dépression se sont vraiment aggravés au cours de la période d'isolement.
Selon Veronica Guadagni, cela s'explique par le fait que de nombreuses femmes ont dû gérer les besoins de leur famille tout en travaillant pendant cette période, où la scolarité de leurs enfants a été suspendue.
Ailleurs sur le web :
Pas d’augmentation des besoins sur le terrain
La présidente-directrice générale du Calgary Counselling Centre, Robbie Babins-Wagner, dit que les résultats de l’étude ne se traduisent pas sur le terrain. Le nombre d’appels de femmes qui ont besoin d’aide n’a pas augmenté durant la période où s'est déroulée l'étude.
Nos données montrent que le niveau de détresse n’était pas plus élevé pour les femmes du 16 mars à la fin du mois de mai. Il n'y a donc pas de différence durant cette période par rapport à l’année précédente, et notre échantillon est assez vaste
, ajoute Robbie Babins-Wagner.
À lire aussi :
Du mois de mars au mois de mai, le centre a accueilli près de 7341 clients, alors qu’à la même période, l'an dernier, ce nombre était de 7276.
Les raisons de leur détresse sont exactement les mêmes que l'année dernière, ce qui n'en fait pas nécessairement un phénomène dû à la COVID-19
, déclare-t-elle.
Cependant, Robbie Babins-Wagner pense qu’il est possible que les répondants de l’étude n’aient pas demandé l'aide d'un professionnel en santé mentale au moment où elle a été conduite.
Avec des informations de CBC