Le groupe de travail sur la police d’Edmonton déjà remis en question

Ce groupe a été créé à la suite des manifestations contre la violence policière.
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le mandat et la composition du groupe de travail sur la police d'Edmonton sont critiqués alors que comité doit se réunir pour la première fois la semaine prochaine.
Le groupe de travail sur la sécurité et le bien-être communautaires est composé de 11 membres de la communauté, de deux policiers, de deux employés du bureau du directeur municipal et d'un membre de la Commission de la police d'Edmonton.
Il a été créé en réponse aux manifestations généralisées à travers l'Amérique du Nord contre la violence policière. Son mandat est d'élaborer des recommandations pour lutter contre le racisme, la discrimination, l'usage excessif de la force, la pauvreté et l'itinérance à Edmonton
, peut-on lire dans un communiqué de presse de la Ville.
Rob Houle, écrivain, chercheur et activiste de la Première Nation de Swan River, est l'un des membres de la communauté au sein du groupe de travail.
Mettant en avant sa propre expérience, celui qui affirme avoir été agressé par des policiers avec son frère en 2005, n'est pas certain que la police devrait faire partie du panel. Selon lui, le comité devrait être l'occasion pour le public, et non pour la police d'Edmonton, de réfléchir à des réformes.
C'est un problème profondément enraciné que nous avons, dit-il. On accorde plus de temps et de mérite à certaines personnes, même si elles ont les mêmes éléments de langage et la même rhétorique que le corps politique, ce qui est le cas du [Service de police d'Edmonton].
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Un point de vue que ne partage pas Enyinnah Okere, directeur général de la division valeur et impact de la police d'Edmonton. Il fait également partie du groupe de travail.
Si nous envisageons l'avenir de la sécurité et du bien-être de la communauté, la police en fait partie. Nous devons participer à cette discussion
, estime-t-il.
Rob Houle critique également le fait que presque tous les membres du groupe d'experts ont un niveau d'éducation postsecondaire élevé et ont siégé ou siègent au sein de conseils d’administration d’universités, de fédérations ou autres. Il estime que le groupe de travail devrait inclure plus de personnes victimes de violences policières ou ayant des relations de longue date avec la police et le système judiciaire.
Lorsque vous mettez des universitaires et d'autres personnes autour de la table sans quelqu'un avec une expérience vécue, vous avez tendance à perdre le contact avec la façon dont les choses sont vraiment sur le terrain.
Un mandat trop large?
Ubaka Ogbogu, professeur agrégé de droit à l'Université de l'Alberta, estime que l'inclusion de la pauvreté et de l'itinérance dans le mandat du comité l'éloigne de l'objectif initial.
La question-clé est de savoir quel est le rôle central de la police dans la ville? Que devrait faire la police dans la ville? Quelles sont les solutions de remplacement au maintien de l'ordre que nous pouvons explorer? [...] Il n'y a pas un seul expert sur aucune de ces questions vraiment
, déplore-t-il.
L’inspecteur Dan Jones, membre de la police d'Edmonton depuis 23 ans et panéliste au sein du groupe de travail, assure qu'il parle d’une réforme de la police depuis plusieurs années.
Nous sommes la définition même de la folie parfois, nous faisons la même chose encore et encore, nous attendons un résultat différent chaque année
, dit-il.
Il rappelle l’importance du mandat du groupe, qui est de se pencher sur les liens entre la sécurité et le bien-être, la criminalité et la santé.
Les déterminants sociaux de la criminalité sont les déterminants sociaux de la santé, explique M. Jones. Nous devons arrêter d'utiliser la loi comme moyen de régler ces problèmes, car cela ne va pas aider.
Le groupe de travail doit créer une liste de recommandations pour le conseil municipal d'Edmonton d'ici la fin du mois de mars 2021.
D'après les informations de Natasha Riebe