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Changer d’heure pendant la pandémie : mieux vaut aller travailler à la lumière du jour

Des experts conseillent toutefois de prendre soin de votre sommeil.

Une femme baille en étant assise à son bureau

Le psychologue Roger Godbout indique que 25 % des Canadiens disent manquer de sommeil.

Photo : iStock

Le Québec revient à l’heure normale ce dimanche et délaisse du même coup l’heure d’été, installée dans le quotidien de la population depuis le début de la pandémie. Avec la deuxième vague qui fait craindre le pire sur le plan de la santé mentale, des experts suggèrent d’utiliser ce changement pour prendre soin de votre santé… et de votre sommeil.

Celle qu’on appelle aussi l’heure d’automne, bien qu’elle soit souvent synonyme de morosité, de noirceur et de froideur, n’est pas à 100 % négative pour notre humeur, affirment à l'unisson les psychologues Roger Godbout et Joseph De Koninck.

Dans des recherches avec des étudiants qui analysent leur sommeil, ils sont toujours plus nombreux à répondre qu’ils préfèrent l’heure normale, souligne le Dr Godbout, professeur au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

Tous les scientifiques sont d’accord, on devrait fonctionner avec l'heure normale, c’est ainsi qu’on est coordonné, ajoute ensuite le Dr De Koninck, de l'Institut de recherche sur le cerveau de l'Université d'Ottawa.

Pourquoi?

Les deux experts rappellent qu’à l’heure normale, le temps d’illumination est séparé à parts égales entre l’avant-midi et l’après-midi. Ce qui est bénéfique pour notre horloge interne, précisent-ils.

Difficile pour eux d’estimer exactement à quel point ce changement d’heure sera nocif ou non pour certaines personnes, alors que la deuxième vague frappe encore. Tous deux pensent cependant que ce retour à une horloge dite normale aura ses avantages, surtout si on prend le temps de bien adapter notre sommeil.

Circulation automobile et une personne qui marche sur le trottoir en début de soirée.

L'arrivée de la noirceur plus tôt en après-midi augmente la déprime chez certaines personnes.

Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc

La pandémie, ce n’est pas une bonne nouvelle, de manière générale, mais ce serait plus dangereux si on laissait tomber le changement d’heure ce dimanche. Ça voudrait dire que les résidents de certaines villes du nord iraient au travail et à l’école complètement à la noirceur durant quelques semaines en décembre, ce serait encore plus déprimant, souligne le Dr De Koninck, en entrevue à l'émission Vivement le retour.

Attention au sommeil

Les docteurs admettent néanmoins que les gens en manque de sommeil, qui se sont désorganisés dans leur horaire depuis ce changement abrupt ou qui vivent déjà avec une santé mentale précaire pourraient être bousculés plus fortement cette année par ce changement d’heure.

Les horaires sont moins bien structurés, je pense surtout aux étudiants des cégeps et des universités, qui doivent se motiver un peu plus pour jongler avec l’horaire et le changement dans les habitudes de vie, ou les jeunes enfants, ou des personnes âgées en CHSLD. Il est possible que l’adaptation à l’heure normale soit difficile, il faudra s’y faire progressivement, recommande le Dr Godbout.

Le Dr Godbout propose à toutes les personnes qui pourraient avoir de la difficulté à affronter des modifications de routine d’être rigoureuses sur le plan des saines habitudes de vie et du sommeil.

Le conseil vaut pour tout le monde aussi. Prenez le temps d’observer et de respecter votre sommeil, c’est la clé. Ça peut commencer en établissant une heure de réveil fixe qu’on conserve chaque jour, donne-t-il comme exemple.

Un lit défait tôt le matin.

Le Dr Roger Godbout souligne qu'il est plus facile de contrôler son heure de réveil que son heure de coucher.

Photo : iStock

Doit-on arrêter de changer l’heure?

Il pourrait être bénéfique de cesser ces changements d'heure deux fois par an pour revenir à une heure plus physiologiquement normale, dit le Dr Godbout.

Ainsi, cela signifierait que le changement d’heure, ce dimanche, serait le dernier, si jamais le Québec venait à prendre une telle décision.

La sociologue et autrice Valérie Harvey estime que le contexte actuel permettrait de lancer une bonne réflexion sur le sujet. J’ai su qu’au Yukon, ils vont de l’avant avec l’abolition du changement d’heure. J’ai cru comprendre que les consultations publiques sur la question ont vraiment été populaires, nous pourrions nous y mettre, nous aussi, propose-t-elle.

En 2013, elle a lancé une pétition à l’Assemblée nationale concernant le changement d’heure. À l’époque, le gouvernement soulignait que le changement d’heure était encore trop associé à la vigueur économique.

Mais avec la pandémie, l’enjeu est de retour en politique, notamment parce que l’Ontario s’est montré ouvert à l'idée de cesser le changement d’heure.

Cette semaine, le Parti québécois a demandé au gouvernement de François Legault de ne pas aller de l’avant avec le changement d’heure ce dimanche, pour éviter les répercussions sur la santé mentale, alors que le Québec traverse une crise.

Le premier ministre n’a pas donné son aval. Par contre, il ne s’est pas montré fermé à la discussion pour plus tard.

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