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Un douanier admet une erreur lors de l'interpellation de Meng Wanzhou

Meng Wanzhou.

Meng Wanzhou à la sortie de la Cour suprême de la Colombie-Britannique à la fin du mois de septembre.

Photo : Reuters / JENNIFER GAUTHIER

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Un douanier canadien qui avait interrogé la directrice financière de Huawei avant son arrestation à l'aéroport de Vancouver, en décembre 2018, a reconnu mercredi avoir transmis par erreur à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) les codes secrets de ses appareils électroniques.

Scott Kirkland, de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), a expliqué devant le tribunal de Vancouver que le fait de relever sur un bout de papier les codes secrets des téléphones et des ordinateurs portables était une pratique courante en cas de contrôles douaniers approfondis.

C'est ce qu'il a fait lors de l'interrogatoire de la directrice financière du géant chinois des télécommunications, Meng Wanzhou, interpellée le 1er décembre 2018, durant une escale à l'aéroport de Vancouver, à la demande des États-Unis. La justice américaine soupçonne cette dernière de fraude bancaire et réclame son extradition.

Mais les codes secrets, griffonnés sur un bout de papier, sont généralement rendus aux personnes. M. Kirkland a reconnu avoir fait une erreur en oubliant de récupérer ce papier lorsqu'il a remis les affaires de Mme Meng à la police fédérale.

Je ne savais pas si ce bout de papier est parti avec, ou s'il était dans le dossier qu'on a créé, ou s'il est resté sur le comptoir, a-t-il expliqué devant la juge Heather Holmes.

Qu'auriez-vous fait si vous vous en étiez rendu compte tout de suite, a demandé l'avocat du gouvernement canadien.

Je m'en serais immédiatement saisi, a répondu l'agent des services frontaliers. Parce que les policiers ne sont pas autorisés à les avoir, c'est une violation de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Il est interdit de divulguer ce genre d'information.

Un papier sur lequel il est écrit quelques mots.

Un papier contenant les mots de passe des appareils électroniques de Meng Wanzhou a été passé « par erreur » à la GRC, selon un douanier.

Photo : B.C. Supreme Court

Troisième jour de témoignages

Le témoignage du douanier est intervenu au troisième jour d'une nouvelle série d'audiences devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique dans le cadre du processus d'extradition. Les avocats de Mme Meng tentent de prouver que ses droits ont été bafoués lors de son interpellation et qu'elle doit être remise en liberté.

Ils affirment notamment que leur cliente a été interrogée pendant trois heures par les douaniers sans qu'elle sache pourquoi, sans avoir accès à un avocat, et que les codes de ses appareils ont été confisqués et transmis au FBI par l'intermédiaire de la police canadienne.

Mercredi matin, la défense de Meng Wanzhou avait déjà mis en doute la version d'un policier de la GRC, qui avait affirmé ne pas avoir arrêté Mme Meng dès sa sortie de l'avion pour des raisons de sécurité.

Il a expliqué qu'elle aurait pu être en possession d'un couteau ou accompagnée de gardes du corps, mais l'un des avocats de Mme Meng a jugé que ce n'était pas une réponse honnête.

Conspiration des autorités canadiennes et américaines

Les avocats de Mme Meng affirment que les autorités canadiennes et américaines ont conspiré pour retarder l'arrestation de Mme Meng et tenté d'obtenir des informations qui aideraient les autorités américaines à la poursuivre pour fraude, notamment en confisquant ses appareils électroniques.

Meng Wanzhou est accusée par Washington d'avoir contourné les sanctions américaines contre l'Iran.

Son interpellation est à l'origine d'une crise sans précédent entre Pékin et Ottawa. Quelques jours plus tard, l'ex-diplomate canadien Michael Kovrig et son compatriote, le consultant Michael Spavor, ont été arrêtés en Chine. Ils ont été inculpés d'espionnage à la mi-juin de 2019.

Leur détention est largement considérée en Occident comme une mesure de représailles.

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