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Recours accru aux enseignants non qualifiés dans plusieurs conseils scolaires de l'Ontario

Un enseignant dans sa classe donne des explications à un élève.

Plusieurs conseils scolaires de l’Ontario doivent se tourner vers des enseignants non qualifiés en raison d’un manque de candidats (archives).

Photo : Radio-Canada / Dominic Martel

  • Denis Babin

Avant même que la COVID-19 ne vienne chambarder notre quotidien l’hiver dernier, le réseau scolaire ontarien devait déjà composer avec une pénurie d’enseignants. Or, la crise sanitaire a exacerbé les difficultés de recrutement vécues par les conseils scolaires, qui ont recours plus que jamais à des enseignants non qualifiés.

Depuis la rentrée, plusieurs conseils scolaires de la province, francophones comme anglophones, ont lancé des appels de candidatures afin de se constituer des réserves de candidats.

On a fait un appel à l’aide à la communauté. Ça a été très bien reçu. De nombreuses personnes ont répondu, mentionne Marie-France Paquette, surintendante à l’éducation au Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE).

L’utilisation d’enseignants non qualifiés pour de la suppléance dans les écoles n’a rien de nouveau. Ces derniers doivent obtenir une lettre de permission pour le faire.

Ça peut être des gens qui ont toujours eu une passion pour l’enseignement, mais qui ne se sont jamais dirigés [vers l’enseignement]. Ce sont des gens qui ont des [baccalauréats], qui ont des qualifications. On a une dame qui a travaillé avec de jeunes délinquants, raconte la directrice de l’école secondaire publique Le Sommet à Hawkesbury, Anne Laflamme.

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Une représentation du coronavirus.

De futurs enseignants, toujours sur les bancs d’école, répondent aussi aux appels de candidatures lancés par les conseils scolaires.

Patrick Musacchio, un étudiant en sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa qui doit décrocher son brevet d’enseignement le printemps prochain, est l’un de ceux-là.

On réalise que c’est une opportunité pour nous de se faire connaître par les écoles, par les conseils scolaires. Au niveau du développement professionnel, on ne peut pas fermer les yeux là-dessus, considère l’étudiant de 23 ans, qui fait de la suppléance quelques heures par semaine.

Des banques de suppléance épuisées

D’après une étude réalisée par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (OEEO), le réseau scolaire ontarien va perdre « environ 5500 [enseignants actifs] en moyenne annuellement jusqu’en 2025 ».

Le vide causé par ces départs, toujours selon l’étude, va entraîner « des pénuries d’enseignants au cours des prochaines années ».

Une situation difficile qui, avec la pandémie de COVID-19, est en train de s’aggraver, indique la présidente de l'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy.

Une femme pose pour la photo.

Anne Vinet-Roy est la présidente de l'Association des enseignants franco-ontariens (AEFO).

Photo : Radio-Canada / Pierre-Olivier Bernatchez

Il y a des conseils scolaires pour lesquels la liste de personnel suppléant est épuisée. Il y a en d’autres où il y a du personnel sur la liste, mais ces gens-là ne tiennent pas à aller enseigner présentement, admet la présidente de l’AEFO.

Il y a à peu près aucune région qui n’est pas touchée.

Une citation de Anne Vinet-Roy, présidente de l'AEFO

Les conseils scolaires n’ont donc d’autres choix que de se tourner vers une main-d'œuvre non qualifiée pour renflouer leurs banques de remplacement.

La directrice de l’école secondaire publique Le Sommet qualifie celle-ci d’essentielle dans le contexte de la pandémie actuelle. 

Nous en avons environ trois [enseignants non qualifiés] qui sont ici tous les jours. On essaie d’avoir toujours les mêmes, parce qu’on ne peut pas défaire les bulles. Ces gens-là peuvent donner des répits aux enseignants, conclut Anne Laflamme.

  • Denis Babin

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