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Santé mentale : l'Université Laval et le gouvernement en font « trop peu »

Une personne utilise une souris et un clavier d'ordinateur.

La formation à distance accentue la solitude des étudiants.

Photo : iStock

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les étudiants postsecondaires maintiennent la pression sur le gouvernement Legault et réclament davantage de soutien psychologique pour faire face à la pandémie de COVID-19. D'une même voix, les associations étudiantes de l'Université Laval plaident « l'urgence d'agir » et exigent des investissements supplémentaires en santé mentale.

Les résultats préliminaires d'un sondage toujours en cours sur le campus de l'Université Laval inquiètent l'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES).

Jusqu'ici, trois étudiants sur quatre ayant répondu au questionnaire de l'AELIES ont dit souffrir d'isolement ou constaté un effritement de leur vie sociale. Une proportion significative a aussi manifesté de l'insécurité financière et de l'incertitude envers l'avenir, selon des informations partagées à Radio-Canada.

À la lumière de ces premiers résultats, les étudiants de l'Université Laval réclament un coup de barre. Les données confirment que la santé et le bien-être psychologique sont fragilisés par la COVID-19, déplorent les regroupements étudiants.

« Effort colossal »

Dans une sortie conjointe, les associations de premier cycle et des cycles supérieurs, les travailleurs étudiants ainsi que les étudiants en recherche demandent des actions rapides de la part de la direction de l'université et du ministère de l'Enseignement supérieur.

Un effort colossal de sensibilisation devra être entrepris auprès [des étudiants] afin de combattre le sentiment de solitude, en plus de faire connaître les ressources existantes, plaident-elles. Ensemble, ces associations regroupent plus de 40 000 étudiants.

La rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours.

L'administration de la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours, doit en faire davantage pour faire connaître les services psychologiques, selon les associations étudiantes.

Photo : Radio-Canada / Jean-Simon Fabien

Selon elles, la direction de l'Université Laval doit faire le pont entre les étudiants et les ressources disponibles, surtout dans un contexte de cours à distance. Les ressources disponibles ne sont pas connues des étudiants. Forcément, il faut une certaine communication, affirme Louibert Meyer, vice-président aux affaires externes de l'AELIES.

Une telle campagne de sensibilisation risque d'accentuer la sollicitation des services en place, admettent les associations étudiantes. Des ressources financières seront vraisemblablement nécessaires pour pallier la demande, soulignent-elles.

De manière plus globale, les associations étudiantes de l'Université Laval demandent un plan d'action institutionnel pour améliorer la santé psychologique des étudiants.

Ce plan était réclamé avant la crise de la COVID-19, notamment depuis la publication d'une enquête nationale de l'Union étudiante du Québec. Le sondage mené en 2018 avait conclu que 58 % des quelque 25 000 répondants à travers la province souffraient de symptômes d'anxiété ou de détresse psychologique.

Plus d'argent

Quant au gouvernement du Québec, les associations lavalloises croient que l'argent investi jusqu'ici en lien avec la pandémie est insuffisant. L'avis est partagé par les grandes associations étudiantes nationales.

Fin août, la ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann, a octroyé une somme de 10 millions de dollars pour du soutien psychosocial. L'enveloppe doit couvrir tous les établissements postsecondaires de la province, cégeps comme universités.

C'est trop peu compte tenu de la situation et des demandes [de soutien en hausse], tranche M. Meyer, appelant le gouvernement à investir davantage afin de répondre aux besoins à court terme.

En entrevue à Radio-Canada samedi, Danielle McCann a évoqué de nouvelles solutions pour venir en aider aux étudiants. On est en train de regarder les mesures que l’on peut prendre pour faire certains ajustements, pour essayer que les étudiants aient davantage de contacts, mais aussi qu’il y ait davantage d’activités et de travaux d’équipe, même si c’est à distance, a-t-elle indiqué.

La ministre McCann, debout, prend la parole lors d'une séance de travaux à l'Assemblée nationale.

La ministre Danielle McCann

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Ajout d'effectifs

L'Université Laval assure qu'elle est en action afin de soutenir ses étudiants. L'institution a touché 890 000 dollars des 10 millions annoncés par Québec cet été.

L'université prévoit réinvestir l'argent dans du soutien ciblé pour les personnes ayant des besoins particuliers, explique par courriel Simon La Terreur, conseiller en communication à l'Université Laval.

M. La Terreur a notamment confirmé l'embauche de deux psychologues et un conseiller en orientation, qui se joindront à l’équipe à partir de la semaine prochaine. Ces embauches découlent directement de l'aide gouvernementale, précise-t-on.

Elles arrivent plus de deux mois après l'annonce de la ministre McCann.

L'Université Laval veut aussi bonifier l’adaptation des services d’accueil, d’intégration et de soutien offerts à toutes les nouvelles étudiantes et tous les nouveaux étudiants.

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