Mont Sainte-Anne : les télécabines toujours pas réparées à l'aube de la saison

Les télécabines sont encore remisées, pour le moment.
Photo : Courtoisie
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les télécabines de la Station Mont-Sainte-Anne pourraient ne pas reprendre du service à temps pour la saison de ski qui débute dans un mois et demi. Un échéancier pour la réparation des gondoles n’a pas encore été fourni par la direction de la montagne.
Aucune date n’a été fixée pour la remise en marche
, admet le porte-parole de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), Sylvain Lamothe.
Selon lui, les discussions se poursuivent
avec le propriétaire de la Station Mont-Sainte-Anne, Resorts of the Canadian Rockies (RCR), dans la foulée de la fermeture de la montagne le 15 mars dernier.
« Les télécabines font présentement l’objet d’un interdit d’utilisation. La priorité pour la Régie du bâtiment demeure la sécurité des usagers. »
Si la pandémie de COVID-19 a mis un terme abrupt à la dernière saison de ski, deux accidents de télécabines ont forcé l’intervention de la RBQ
au mont Saint-Anne au début de 2020.Le premier, survenu le 21 février, a fait plusieurs blessés. Un arrêt brusque de la remontée mécanique a alors violemment secoué les télécabines et certaines d'entre elles ont été propulsées contre des pylônes. Des vitres ont même été fracassées sous la force de l’impact.
Examen indépendant
exigé
La Régie du bâtiment demande à la direction de la Station Mont-Sainte-Anne de prouver que le fonctionnement des télécabines est sécuritaire avant de permettre au public de les utiliser.
Le propriétaire a l’obligation de nous montrer une attestation de sécurité émise par un expert indépendant
, précise Sylvain Lamothe.
La RBQ
se réserve ensuite le droit d’examiner les installations avant de donner son feu vert officiel.À notre connaissance, la réparation de l’équipement n’est pas complétée
, ajoute-t-il.
« Nous ne pouvons le garantir »
Les propos de la Régie du bâtiment contrastent fortement avec la version officielle de la Station Mont-Sainte-Anne dans ce dossier.
Dans une communication diffusée le mois dernier sur le site web de la Station, le directeur général pour la région de l'est chez Resorts of the Canadian Rockies, Maxime Cretin, expliquait qu’une enquête exhaustive
a permis d’identifier les correctifs précis à apporter
à la remontée des télécabines.
Il se montrait alors optimiste de les voir accessibles aux skieurs dès l’ouverture de la montagne, le 5 décembre prochain.
« Nous sommes confiants que nous pourrons apporter les correctifs nécessaires à la remise en opération sécuritaire de la télécabine pour la prochaine saison hivernale. »
Joint au téléphone au cours des dernières heures par Radio-Canada, Maxime Cretin nuance ses propos.
Nous avons comme objectif que les télécabines soient accessibles à nos skieurs dès le 5 décembre, mais nous ne pouvons le garantir
, dit-il.
Si l’infrastructure n’est pas prête comme prévu pour le début de la saison, les skieurs seront prévenus, assure-t-il.
Nous allons être très transparents dans ce dossier.
Les télécabines du mont Sainte-Anne permettent aux usagers de se rendre en haut de la montagne en moins de 10 minutes. Si elles ne sont pas en fonction, il est toujours possible d’atteindre le sommet à l’aide de deux remontées mécaniques distinctes, mais l’attente peut frôler les 60 minutes.
Yvon Charest entre en scène
Résident de Saint-Ferréol-les-Neiges, Yvon Charest se désole de voir la réputation de la Station Mont-Sainte-Anne mise à mal ces dernières années, selon ses dires.
Pour la région, c’est triste un peu
, confie-t-il au bout du fil.
En compagnie d’une demi-douzaine d’investisseurs, l’ancien patron de l’Industrielle Alliance souhaite s’impliquer pour changer les choses au profit de la communauté.
D’ici la fin du mois, un organisme à but non lucratif sera formé pour trouver des solutions
aux problèmes de la montagne.
« Je crois que nous formons un groupe crédible. Nous sommes des amoureux de la montagne. »
Parmi les membres fondateurs, Yvon Charest mentionne Louis Têtu, président et chef de la direction de Coveo, ainsi que Michel Gendreau, de l’entreprise Garaga.
Objectif : assurer la pérennité de la montagne
Une trentaine de personnalités d’affaires ont accepté de financer l’initiative et près d’un demi-million de dollars a été amassé. Le groupe d'Yvon Charest ne veut pas s'ingérer dans la gestion de RCR. Il souhaite plutôt assurer à long terme la pérennité de la montagne et tout ce qui l'entoure.
Ce qu’on voudrait le plus possible, c’est de parler aux partenaires actuels. J’ai parlé à la Sépaq, au ministère du Tourisme, à RCR. Notre idée, c’est de collaborer. Maintenant, si RCR veut regarder une transaction et il préfère terminer son mandat de gestion, on n’est pas fermé à l’idée, mais ce n’est pas le but premier
, a ajouté M. Charest, en entrevue à l'émission matinale Première heure.
Yvon Charest dit d'ailleurs vouloir mieux connaître la gouvernance de la Station Mont-Sainte-Anne pour savoir qu'elles sont les possibilités d'implication.
« Y a-t-il de la place pour un partenaire additionnel? Quel pourrait-être son rôle? Est-ce qu'on ne pourrait pas faire en sorte que la communauté ait un rôle plus proactif? Une entreprise privée est là pour gérer une montagne, pas nécessairement là pour assurer sa pérennité. On va regarder le contrat de gestion. »
La suite ne s’annonce pas facile et le principal intéressé se dit conscient que le lien de confiance avec la communauté a été ébranlé ces dernières années.
Je lis ce qui s’écrit. Je comprends la déception qui s’exprime dans les forums et sur les médias sociaux.
Selon lui, l’importance du mont Saint-Anne pour la Côte-de-Beaupré commande une action immédiate.
Avec la collaboration d'Alain Rochefort et Félix Morissette-Beaulieu