La Première Nation Kwanlin Dün de Whitehorse adopte sa propre loi sur les terres

La chef du conseil de la Première Nation Kwanlin Dün, Doris Bill, pose fièrement avec le document de la nouvelle loi sur les terres.
Photo : Radio-Canada / Philippe Morin
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Première Nation Kwanlin Dün de Whitehorse a officialisé mardi Nan kay sháwthän Däk'anúta ch'e, sa propre loi sur la gestion de ses terres. Le nom de la loi signifie en Tutchone du Sud « nous prenons tous soin de nos terres ». Il s'agit du territoire récupéré par la Première Nation lors de la signature d'une entente définitive avec le Canada et le Yukon en 2005.
La signature cérémoniale de la chef du conseil Doris Bill est d’autant plus significative, selon celle-ci que la Première Nation célèbre cette année son 15e anniversaire d'autonomie gouvernementale.
« Nos citoyens attendent depuis longtemps de pouvoir retourner sur les terres. [...] Cette loi est aussi pour nos jeunes et nos citoyens qui ne sont pas encore nés pour qu’ils puissent avoir accès et garder un lien avec le territoire pour toujours. »
La Première Nation Kwanlin Dun est le plus gros propriétaire foncier de Whitehorse, détenant 2385 hectares de terres situées à l'intérieur des limites de la ville, soit 5,6 % de sa superficie.
Le territoire traditionnel de la Première Nation s’étend toutefois bien au-delà de la capitale avec 17 026 kilomètres carrés dont 6,1 % sont désignés en vertue des ententes de revendications territoriales et sujets à la nouvelle loi.
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Des parcelles pour les membres et les non-membres
Nan kay sháwthän Däk'anúta ch'e, entré en vigueur le 15 octobre, permet la gestion et la protection des terres et donne à la Première Nation le pouvoir de faire appliquer des règlements d’utilisation.
Selon les désignations d’usage résidentiel, traditionnel, récréatif, commercial ou industriel, un système de gestion permettra d’octroyer des parcelles aux membres de la Première Nation.
Certaines allocations permettront de s’y construire des maisons ou des chalets qui pourront être transmis d’une génération à l’autre.
D’autres parcelles seront également offertes en location à long terme en priorité pour les membres, mais également pour les non-membres. Des prêts pourront être sécurisés auprès des banques pour ce type de location.
Toutefois, la Première Nation priorisera d’abord les 350 demandes historiques de terrains par ses membres par ordre chronologique.
Un travail de longue date
À la blague, l’ancien chef Rick O’Brian a affirmé lors de la cérémonie avoir hâte de pouvoir enfin squatter légalement les terres traditionnelles.
« Vous verrez la Première Nation prendre un tout autre chemin et se diriger vers une position plus équitable [dans la société]. C’est ce que je prédis. »
Nos citoyens pourront maintenant se construire des biens plutôt que de les regarder déprécier,
ajoutant que ce sont, après tout ce temps, ses petits-enfants qui devront lui construire quelque chose.
Aînée désignée dirigeante de la Première Nation, Judy Gingell, était émotive de pouvoir témoigner de l'événement. Je suis bouleversée. [...] Il a fallu tant de temps pour se rendre ici.
La chef Doris Bill affirme que cette loi veut honorer tous ceux qui y ont travaillé au fil des ans. Nous l’avons réalisée à nos conditions avec l’implication de nos citoyens.