Hôpital de Maria : « resserrez les contrôles », dit le Regroupement des comités des usagers

Le centre hospitalier de Maria a été critiqué par plusieurs professionnels de la santé qui y travaillent (archives).
Photo : Gracieuseté
L'Hôpital de Maria doit revoir ses façons de faire et agir concrètement afin de protéger son personnel et ses usagers contre la COVID-19, estime le directeur général par intérim du Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), Marc Rochefort.
Le directeur général par intérim affirme que son organisation a reçu des plaintes des usagers en lien avec des problèmes de gestion de la COVID-19 à Maria. Sans pouvoir les chiffrer, il indique avoir reçu 17 appels à son bureau national de la part de Gaspésiens inquiets de la situation à Maria.
Vendredi, un reportage de Radio-Canada rapportait les témoignages d'infirmières faisant état de graves manquements aux mesures sanitaires liées à la COVID-19 à l'hôpital de Maria.
« Le fait d'avoir dans un même environnement des gens qui sont positifs en présence d'usagers qui jusqu'à maintenant sont négatifs, ça nous interpelle au plus haut point. »
Son regroupement représente quelque 600 comités des usagers et de résidents des établissements de santé et de services sociaux du Québec.
Tout en soulignant que la mission des comités des usagers s'accomplit dans une approche de collaboration avec les autorités de la santé, Marc Rochefort est catégorique : les mécanismes et les contrôles visant à empêcher la propagation du coronavirus à l'hôpital de Maria doivent être revus.
En entrevue à Bon pied, bonne heure lundi, Marc Rochefort a fait appel à la loi du gros bon sens
et à la rigueur administrative des professionnels de tous les acteurs du réseau
pour endiguer la propagation de la COVID-19 à l'hôpital de Maria.
Regroupement provincial des comités des usagers (RCPU)
La mission du RCPU
, fondé en 2004, est de défendre et protéger les droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux. Ses fonctions sont déterminées par la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Entre autres, il accompagne les personnes qui ont des insatisfactions ou qui souhaitent porter plainte envers un prestataire de services, qu'il soit public ou privé.Source : Regroupement provincial des comités des usagers
Peur de représailles
Qui plus est, Marc Rochefort estime qu'il est inacceptable que les infirmières ayant dénoncé les façons de faire à l'hôpital de Maria aient senti le besoin de le faire sous le couvert de l'anonymat. « La peur des représailles, il faut que ça se termine », martèle-t-il.
« Ce n'est pas normal. Et ce qui est encore plus anormal, c'est que des usagers et des proches aient aussi peur d'exprimer de façon ouverte leur inquiétude. »
Marc Rochefort propose d'accueillir les commentaires des usagers et des professionnels comme autant de leviers permettant d'améliorer l'accessibilité des soins.
Le directeur rappelle que l'hôpital de Maria est un établissement public, ce qui rend d'autant plus important l'aménagement d'un espace sécuritaire pour exprimer des critiques ou des inquiétudes.
L'ambiance décrite par une infirmière vendredi dernier augmente de niveau d'insécurité de l'ensemble des usagers
souligne finalement Marc Rochefort, qui conclut que la meilleure chose que puisse faire le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie, dans ce contexte, est de mettre en place de mesures concrètes pour rétablir la confiance des usagers.