Éclatement de la bulle : le Nouveau-Brunswick rejette la faute sur Québec

Une centaine d'élèves de Listuguj doivent suivre leur formation à distance depuis l'éclatement de la bulle entre leur communauté, celle de Pointe-à-la-Croix et le Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Pour le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, le gouvernement du Québec a l’entière responsabilité des problèmes causés par l’éclatement de la bulle entre sa province, la communauté micmaque de Listuguj et celle de Pointe-à-la-Croix.
Cette bulle permettait aux gens de passer la frontière sans problème pour faire des achats essentiels, travailler ou étudier.
Cependant, la fin des permissions pour passer la frontière force une centaine d’élèves du secondaire de Listuguj à suivre leur formation à distance, car leur école est située de l'autre côté de la baie des Chaleurs, à Campbellton.
Les autres élèves du Nouveau-Brunswick peuvent quant à eux être présents sur les bancs de l’école Sugarloaf.
Plus tôt cette semaine, une élève et d'autres personnes de la communauté dénonçaient la situation sur les médias sociaux. Le chef de Listuguj se demandait pourquoi les jeunes de sa communauté n'avaient pas le même traitement que les autres.
Pour le ministre Cardy, la réponse réside dans l'éclatement de la bulle. Elle permettait aux jeunes de fréquenter l’école sans soucis.
Si elle a éclaté, c'est que le Nouveau-Brunswick avait des exigences pour protéger la santé de ses citoyens. Le Québec a refusé d'y répondre. La seule chose qu’on a demandée au gouvernement du Québec pour continuer d’offrir quelque chose qui est la responsabilité du gouvernement du Québec, [ce sont] des mesures de sécurité pour protéger le Nouveau-Brunswick de la COVID-19.
[Le gouvernement du Québec a] refusé, maintenant ce sont les jeunes de Listuguj qui souffrent et c’est, de mon avis, inacceptable.
Le bureau de la ministre de Sécurité publique du Québec répond par courriel qu'il n'accepte pas cette accusation et précise que le gouvernement a répondu aux attentes des élus de la région.
C'est à la suite d’une demande unanime qu'ils ont fait qu’il n’y a plus de barrage policier autour de Pointe-à-la-Croix et de Listiguj (sic), et par le fait même qu’il n’y a plus de bulle avec le Nouveau-Brunswick. Nous avons tout fait pour trouver la meilleure solution dans les circonstances
, peut-on lire dans ce courriel.
De son côté, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, accepte mal cette affirmation de ses voisins du Nouveau-Brunswick. Dans le contexte de la formation, on a décidé d’un commun accord d’offrir de la formation à distance. Donc, je ne vois pas pourquoi on se ferait accuser après coup, quand les deux parties ont signé.
C’est une entente bipartite qui a été signée avec les deux gouvernements. Ça fait qu’on ne vienne pas nous accuser au Québec d’avoir fait péter la bulle.
Le chef de Listuguj, Darcy Gray, ne connaît pas les détails des discussions entre les deux provinces et ne jette la pierre à personne.
Il continue de tenter de convaincre le Nouveau-Brunswick d’accepter les jeunes de sa communauté à l’école Sugarloaf.
De notre part, on a fait tout ce qu’on pouvait pour garder la bulle en place pour protéger tout le monde et c’est ça qu’on va faire continuellement et essayer de trouver des solutions pour que nos jeunes puissent retourner à l’école, à Sugarloaf.
Dominic Cardy est prêt à accueillir les élèves de Listuguj sur les bancs de l’école Sugarloaf, mais le gouvernement du Québec devra d’abord répondre aux exigences du Nouveau-Brunswick.
Aucune rencontre n'est prévue pour l'instant pour tenter de régler la situation.