Un vaccin contre la COVID-19 avant l'élection américaine est peu probable, dit la FDA
Donald Trump considère ces règles comme « une attaque politique ».

Un volontaire reçoit un vaccin expérimental contre la COVID-19.
Photo : Reuters / MURAD SEZER
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a fixé mardi des critères plus stricts que ceux désirés par la Maison-Blanche pour approuver en urgence tout futur vaccin contre la COVID-19, rendant improbable toute autorisation avant l'élection présidentielle du 3 novembre.
Les fabricants de vaccins devront attendre au moins deux mois après l'injection de la dernière dose dans les essais cliniques de phase 3 avant de soumettre une demande de commercialisation, demande la FDA dans un document publié en ligne. Or, les trois essais en cours aux États-Unis ont commencé respectivement à la fin de juillet (Moderna, Pfizer) et à la fin de septembre (Johnson & Johnson), et les deux premiers requièrent deux doses espacées de trois ou quatre semaines.
Les vaccins devront montrer une efficacité d'au moins 50 % pour prévenir la COVID-19, et la FDA exige que tout essai ait au minimum cinq cas sévères de COVID-19 dans le groupe placebo, le but du vaccin étant de prévenir les formes graves de la maladie.
La FDA s'engage à ce que le processus de développement et d'évaluation scientifique des vaccins contre la COVID-19 soit aussi ouvert et transparent que possible
, a tweeté le chef de la FDA, Stephen Hahn, qui a selon les médias américains remporté un bras de fer de plusieurs semaines avec la Maison-Blanche pour imposer ces critères-là.
Ces nouvelles règles rendent plus difficile de créer des vaccins rapidement [pour qu'ils soient] approuvés avant le jour de l'élection présidentielle. C'est une nouvelle attaque politique
, a lancé dans la soirée Donald Trump, en mentionnant directement M. Hahn sur Twitter.
Ce jour marque une déclaration d'indépendance pour la FDA
, a tweeté de son côté Eric Topol, l'un des scientifiques qui faisaient pression sur la FDA pour qu'elle ne cède pas à l'administration de Donald Trump.
Ce document réglementaire semble couper l'herbe sous le pied de Pfizer, dont le patron a plusieurs fois répété que son essai clinique aurait suffisamment de données d'ici fin octobre, ce qui correspondait à l'espoir de Donald Trump. Moderna, à l'inverse, avait déjà dit tabler sur la fin de novembre.