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Lock-out : certaines ordonnances parfois difficiles à obtenir chez Jean Coutu

Des syndiqués à l'extérieur d'un établissement Jean Coutu.

Près de 700 employés syndiqués de l’entrepôt central de Jean Coutu à Varennes, en Montérégie, ont été mis en lock-out le 24 septembre.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Deux semaines après le déclenchement d’un lock-out au centre de distribution de Jean Coutu à Varennes, certaines pharmacies du réseau refusent de renouveler des ordonnances pour plus d’un mois. La crainte d’approvisionnements insuffisants en serait la raison.

Après avoir été alertés de la situation par un client au sujet de pilules contraceptives, nous avons contacté dix pharmacies Jean Coutu réparties au Québec pour savoir s’il est possible, à titre d'exemple, d’obtenir ce produit pour plusieurs mois.

La moitié d’entre elles ont fourni les réponses suivantes : un mois à la fois, alors que normalement, on peut donner plusieurs mois, un mois, mais ça devrait revenir à la normale, ça dépend des produits et on sert présentement pour un mois seulement en raison du lock-out. Les autres établissements ont évoqué un maximum de trois mois.

Marie-Claude Bacon, vice-présidente aux affaires publiques et communications de Metro (propriétaire du Groupe Jean Coutu), a indiqué qu’aucune directive en ce sens n’a été acheminée aux 378 pharmacies québécoises. Le lock-out n’aurait d’ailleurs selon elle aucune conséquence sur les approvisionnements en médicaments.

Comment expliquer la situation, alors? Ça peut être une situation au cas par cas, selon les stocks de la pharmacie en question pour un produit donné, indique Mme Bacon. Un pharmacien, selon ses stocks, a pu juger plus prudent de renouveler pour seulement un mois. C’est vraiment sa prérogative. Elle souligne également qu’une pénurie d’un produit pouvait exister bien avant le conflit de travail.

Un travailleur déplace des boîtes dans un entrepôt de Jean Coutu.

Un travailleur s'affairait à déplacer des boîtes au centre de distribution de Jean Coutu à Varennes en 2016.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Le plan de lock-out de l’employeur ne peut permettre de suffire à ce que faisaient 700 employés bien formés facilement, rétorque Thierry Larivière, porte-parole du syndicat CSN dans ce dossier. J’imagine que les cadres font ce qu’ils peuvent, mais il serait surprenant qu’ils parviennent à livrer la même marchandise qu’avant.

Il peut y avoir des délais, reconnaît Marie-Claude Bacon, mais il ne devrait pas y avoir de ruptures de stock. Les médicaments seraient d’ailleurs priorisés dans le contexte.

Des frais d’honoraires plus élevés?

Certains clients et leur régime d’assurance peuvent faire les frais de cette situation puisque les honoraires du pharmacien pourront ainsi être facturés plus d’une fois pour une même ordonnance de plusieurs mois. Cela dit, notons qu’en vertu d’une entente avec le gouvernement québécois, les pharmaciens peuvent facturer automatiquement trois fois les honoraires pour une prescription de 90 jours dans le cadre du régime public.

Si on commence à penser que c’est pour faire plus d’argent que la personne a évoqué qu’elle n’avait pas les stocks suffisants pour permettre un renouvellement pour trois mois, on va un peu loin. [...] Je ne veux pas prêter de mauvaises intentions aux pharmaciens.

Une citation de Marie-Claude Bacon, vice-présidente aux affaires publiques et communications, Metro

La négociation se poursuit

Ce lock-out a été déclenché au petit matin le jeudi 24 septembre après des moyens de pression illégaux pendant l’été, aux dires de l’employeur, et au lendemain d’une grève de 24 heures des employés du centre de distribution. L’entrepôt approvisionne les 415 pharmacies Jean Coutu du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick.

Les deux parties tentent de dénouer l’impasse devant un conciliateur. Une contre-proposition du syndicat a été soumise à Metro samedi. Des rencontres de négociation se tiennent toute la semaine. Parmi les points litigieux, il y aurait le recours à la sous-traitance ainsi que la formation et la mobilité du personnel. La convention collective est échue depuis plus de neuf mois.

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