Trois militants autochtones opposés à Trans Mountain condamnés à la prison
Des groupes militants y voient une nouvelle preuve de racisme systémique.

Les trois condamnés comptent faire appel de la décision de la juge Fitzpatrick, selon un communiqué. (archives)
Photo : La Presse canadienne / JONATHAN HAYWARD
La Cour suprême de la Colombie-Britannique condamne trois militants autochtones opposés à l'expansion du pipeline Trans Mountain à 28 jours de prison.
Stacy Gallagher, Jim Leyden et Tawahum Bige ont été arrêtés en août 2018 lors d’une manifestation au terminal maritime Westridge de Trans Mountain, situé à Burnaby, dans le Grand Vancouver.
En octobre 2019, ils ont été reconnus coupables d'outrage criminel pour avoir enfreint une injonction interdisant aux manifestants de s'approcher à moins de 5 mètres des lieux de travail le long du pipeline.
Entre réconciliation et racisme systémique
Selon Rita Wong, membre du groupe Mountain Protectors, opposé à la construction du controversé pipeline, il s'agit d'une occasion ratée pour la Cour de montrer son engagement en matière de réconciliation envers les peuples autochtones.
Cette injustice
survient alors que le discours public tourne autour de racisme systémique
, déplore-t-elle.
Je suis triste et en colère
, ajoute-t-elle, racontant comment les trois militants se sont tenus droits
lors de la lecture de la condamnation, avant d'être emmenés au centre de détention North Fraser, à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique.
Un autre membre du groupe, Brandon Gosnell, estime que l’emprisonnement de défenseurs pacifiques puise ses racines dans un racisme systémique, que ces derniers s’efforcent de combattre.
Au moment de publier ce texte, Trans Mountain n’avait pas répondu aux demandes d'entrevue.
Un geste violent, selon Extinction Rebellion
Le volet vancouvérois du groupe militant environnementaliste Extinction Rebellion était présent lors d’un rassemblement prévu en marge de la condamnation. La porte-parole Maayan Kreitzman a réagi avec émotion à l’annonce de la peine.
Je ne suis pas surprise, mais inquiète
, dit-elle. Emprisonner ces trois personnes, qui n’ont fait que de manifester pacifiquement lors d’une prière, en particulier dans le contexte actuel de la COVID-19, c’est un geste violent.
Ils ont vécu de longues épreuves à travers un système colonial qui ne les respecte pas.
Au cours de cette année, la Cour suprême du Canada a rejeté les demandes des nations Squamish et Tseil-Waututh et de la communauté autochtone de Coldwater, en Colombie-Britannique, d’annuler l'approbation donnée au projet par le gouvernement fédéral il y a environ un an.