Un conseil de bande propose d'imposer des quotas à la pêche de subsistance

Michael Sack, chef de la Première Nation de Sipekne'katik, le 20 septembre 2020 à Saulnierville, en Nouvelle-Écosse
Photo : Radio-Canada
Le chef de la Première Nation micmaque de Sipekne’katik a fait une proposition concrète au gouvernement fédéral en vue d'apaiser les tensions entre les pêcheurs autochtones et non autochtones qui perdurent depuis plus d'une semaine en Nouvelle-Écosse.
Après une réunion spéciale de son conseil de bande, le chef Mike Sack a proposé à Pêche et Océans Canada d'imposer des quotas à tous les permis de pêche au homard.
Ces quotas s'appliqueraient aussi à la pêche de subsistance.
Le chef Mike Sack présente cette proposition comme une solution pour éviter l'épuisement de la ressource, la grande crainte des pêcheurs non autochtones depuis le lancement de la saison de pêche de subsistance.
C'est l'incendie de bateau de pêcheur autochtone survenu lundi, au quai de Comeauville, qui a amené Mike Sack à évaluer des pistes de solution pour en finir avec ce conflit.
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Les pêcheurs non autochtones n'étaient pas prêts à réagir à cette proposition mardi soir. Martin Mallet, directeur général de l'Union des pêcheurs des Maritimes, soutient que toutes les parties prenantes doivent d'abord s'asseoir ensemble pour en discuter.
Pas d’agitation à Saulnierville ni à Meteghan
Pendant ce temps, le calme persiste sur les quais de Saulnierville et de Meteghan.
Il n’y a pas eu de levée de boucliers du côté des Autochtones au quai de Saulnierville, où plusieurs manifestations ont eu lieu au cours des dernières semaines.
La majorité des bateaux était à quai lors du passage de Radio-Canada mardi en avant-midi.
Le quai est cependant toujours occupé par la communauté micmaque, qui continue sa pêche de subsistance, lancée à la mi-septembre.
Les entrées et les sorties du quai ne sont cependant plus surveillées.
Même chose du côté de Meteghan, quartier général des pêcheurs non autochtones, où il y a encore beaucoup de bateaux à quai. Les pêcheurs s’étaient rassemblés en flottille durant les dernières semaines pour protester contre la pêche de subsistance autochtone en dehors de la saison réglementée par le gouvernement fédéral.
Des deux côtés, tant des pêcheurs autochtones que non autochtones, aucun rassemblement ni aucune activité n’a été organisé mardi.
Pas de suspect en vue
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) poursuit son enquête sur l'incendie qui s'est produit lundi. Pour le moment, personne n’a été arrêté dans cette affaire.
La carcasse du bateau a été remorquée lundi soir par des travailleurs. Les morceaux restants du bateau ont été brisés en plus petits morceaux à l’aide d’une pelle mécanique et ils seront transportés vers un site d’enfouissement.
Des employés d’une entreprise de nettoyage ont également placé de la matière absorbante dans l’eau autour du bateau pour éponger ce qui s’en était échappé.
La forte odeur de carburant s’est dissipée depuis. L’odeur de poisson d’une usine de transformation située non loin du quai a repris le dessus.
La police demande l’aide du public pour élucider cette affaire, qui s’est passée au quai de Comeauville, où règne habituellement le calme.
Le propriétaire du bateau, Robert Syliboy, n'a voulu montrer personne du doigt, mais il espère que la police trouvera le coupable.
Son bateau était amarré depuis six semaines à Comeauville, en attente de subir des réparations mécaniques.
Il participe à la pêche de subsistance de sa communauté, en plus de faire de la pêche commerciale pendant la saison de pêche réglementée par le gouvernement fédéral avec le bateau qui a été incendié.
Il s’est prononcé à plusieurs reprises dans les médias traditionnels et surtout sur les médias sociaux durant les dernières semaines.
M. Syliboy affirme avoir vu des commentaires négatifs de pêcheurs non autochtones sur ses publications, mais ne pas avoir reçu de menaces directes à son endroit.
Ce ne serait pas la première fois qu’il est visé par des actes de vandalisme. Il dit avoir porté plainte à la police dans un autre dossier, cette fois au mois d’août, quand des individus auraient profité de son absence pour endommager ses voitures.
Selon le reportage d'Olivier Lefebvre