L'Ontario rend le masque obligatoire dans toute la province
Le gouvernement Ford impose aussi de nouvelles restrictions pour Toronto, Ottawa et Peel.

Le masque devient obligatoire dans tous les endroits publics intérieurs en Ontario.
Photo : iStock / Igor Alecsander
À l'instar du Québec, le premier ministre ontarien Doug Ford impose le port du couvre-visage dans tous les lieux publics intérieurs de la province.
M. Ford avait toujours refusé jusqu'à maintenant de faire du port du masque une directive provinciale, disant que les municipalités avaient le pouvoir d'adopter leur propre politique à ce sujet, ce qui était le cas un peu partout dans la province.
Par ailleurs, contrairement au Québec, le masque était déjà obligatoire dans les écoles, même en classe, à partir de la 4e année.
Le premier ministre Ford a expliqué, vendredi, que des projections de modélisation dévoilées plus tôt cette semaine, indiquant que l'Ontario pourrait avoir 1000 nouveaux cas par jour d'ici la mi-octobre, étaient une « sonnette d'alarme » et qu'il fallait faire plus pour freiner la propagation de la COVID-19. Certains critiques disent toutefois qu'il n'en fait pas assez.
La province a recensé vendredi 732 nouveaux cas de coronavirus, du jamais vu depuis le début de la pandémie.
Les régions les plus touchées demeurent Toronto (+323 cas), Ottawa (+141) et Peel (+111).
3 zones chaudes
La province impose de nouvelles restrictions aux restaurants et aux bars à Ottawa et dans la région de Peel, limitant le nombre de clients à 100.
Toronto est aussi touchée par la nouvelle directive, mais la Ville avait déjà mis un plafond de 75 clients par établissement.
Par ailleurs, le gouvernement réduit à 10 participants les cours de groupe dans les centres sportifs, en plus de limiter le nombre de clients dans ces établissements à 50.
Le nombre de personnes permises autour d'une table dans une salle de réunion ou de réception est restreint à 6; le nombre total d'invités ne pourra dépasser 50.
« En tant que premier ministre, c'est mon devoir de protéger les gens. La situation est sérieuse, mes amis. »
Avec l'arrivée du froid, les Ontariens vont rester de plus en plus à l'intérieur. C'est pourquoi nous prenons la décision difficile de mettre en place de nouvelles restrictions relatives aux restaurants, salles de sport et autres commerces
, a expliqué le premier ministre.
Avec la récente croissance alarmante du nombre de cas de COVID-19 en Ontario, notre gouvernement adopte des mesures supplémentaires pour aider à freiner la propagation du virus et éviter de futures fermetures
, a renchéri la ministre de la Santé, Christine Elliott.
Le gouvernement Ford abandonne également officiellement son concept de bulle sociale, mais presse les Ontariens de limiter les contacts. Gardez votre cercle petit
, a conseillé le premier ministre, sans être en mesure de dire si les Ontariens devraient visiter ou non leurs proches pour l'Action de grâce.
Tout déconfinement supplémentaire dans la province est suspendu pendant au moins 28 jours.
M. Ford ajoute qu'après une conversation avec son collègue québécois François Legault, il a rejeté l'idée d'utiliser des couleurs comme au Québec (vert, jaune, orange et rouge) pour décrire les niveaux d'alerte, affirmant que ce genre de système semait la confusion.
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Pas assez?
La médecin hygiéniste en chef de Toronto, la Dre Eileen de Villa, voudrait que la province empêche carrément les restaurants de la ville de servir les clients à l'intérieur, en plus d'interdire les cours sportifs à l'intérieur et de demander aux résidents de sortir de chez eux seulement pour des déplacements essentiels.
Il s'agit de recommandations sévères, mais je pense qu'il s'agit de mesures nécessaires pour protéger les aînés dans nos centres de soins de longue durée et les élèves dans les écoles
, a dit le maire de Toronto, John Tory.
De leur côté, nombre d'experts aimeraient que le gouvernement ferme les bars, les salles d'entraînement et les casinos, notamment, dans toute la province, en plus de limiter les restaurants au service en terrasse et aux commandes à emporter.
C'est ce que demande aussi l'Association des infirmières autorisées de l'Ontario. Toute mesure visant à limiter les rassemblements dans des endroits confinés nous aidera à réduire la propagation de ce virus et à prévenir des cas et des décès
, affirme la présidente de l'Association, Doris Grinspun.
Un rendez-vous pour un test
À partir du 6 octobre, un rendez-vous sera nécessaire pour se rendre dans un centre de dépistage en Ontario, mettant fin à la politique du premier arrivé, premier servi.
Le gouvernement promet aussi de permettre à plus de pharmacies d'offrir des tests à des individus asymptomatiques.
La province fait face actuellement à une accumulation record d'échantillons en attente d'analyse, soit 90 000 tests non traités.