ArchivesDepuis 1960, Châtelaine est présent dans l’univers des magazines féminins

Le magazine féminin Châtelaine voit le jour en octobre 1960.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
C’est en octobre 1960 qu’est publiée à Montréal la première édition en français du magazine Châtelaine. En 60 ans, cette publication est devenue l’un des plus importants magazines qui s’adressent à un public féminin de langue française au monde.
Un magazine pour briser l’isolement
Nous avons essayé avec ce magazine de créer des liens; de faire que chacune sache qu’il y a une femme qui reste à côté et qui a les problèmes qu’elle a…
Depuis 1927, l’éditeur Maclean Hunter Limitée publie le magazine Chatelaine pour le Canada anglais. En octobre 1960, l’édition en langue française, Châtelaine, est publiée à Montréal.
C’est Fernande Saint-Martin que choisit Maclean Hunter pour en devenir la première rédactrice en chef.
L’ex-journaliste des pages féminines du quotidien La Presse sera à la barre de Châtelaine jusqu’en 1972.

Femme d'aujourd'hui, 12 octobre 1970
Le 12 octobre 1970, l’animatrice de l’émission Femme d’aujourd’hui, Aline Desjardins, interviewe Fernande Saint-Martin à l’occasion du dixième anniversaire de la parution du premier numéro de Châtelaine.
La rédactrice en chef évoque les débuts de Châtelaine en 1960 et la raison d’être du magazine.
Fernande Saint-Martin se donnait pour mission avec Châtelaine de briser l’isolement des femmes québécoises.
Plusieurs étaient seules à la maison et n’étaient pas nécessairement conscientes que leurs problèmes et préoccupations étaient partagés par d’autres femmes.
Les femmes, poursuit Fernande Saint-Martin, avaient besoin d’être ensemble et de pouvoir s’exprimer.
Puis en 1960, le Québec vivait la Révolution tranquille. La société québécoise changeait à un rythme accéléré.
Cela entraînait chez les femmes de nouvelles questions auxquelles le magazine tentait d’apporter des réponses.
Châtelaine s’intéresse aussi beaucoup aux arts et à la littérature, ce qui est inédit dans un magazine s’adressant à un lectorat féminin.
Plusieurs auteurs et auteures du Québec voient leurs œuvres présentées et commentées à l’intérieur du magazine.
De l'information vue avec une approche plus féminine
En 1990, Châtelaine souffle ses 30 bougies.

L'heure G, 18 septembre 1990
Le 18 septembre 1990, Gaston L’Heureux, animateur de l’émission L’heure G, invite Micheline Lachance qui est alors rédactrice en chef du magazine depuis 1989.
Elle sera à la tête de Châtelaine jusqu’en 1994.
Micheline Lachance nous révèle une statistique assez surprenante.
Si Châtelaine est considéré comme un magazine féminin, un quart de son lectorat est constitué d'hommes.
Le sujet préféré de ces lecteurs masculins dans le magazine? La psychologie, que ce soit des articles sur les relations de couple ou sur l’éducation des enfants.
Micheline Lachance veut que Châtelaine colle à l’actualité. Elle aspire aussi à couvrir cette actualité par une approche féminine.
C’est ainsi qu’en pleine crise d’Oka, Châtelaine a envoyé une journaliste passer une nuit dans le poste de radio de l'endroit.
Le but est prendre le pouls des femmes de la communauté mohawk, relayer leurs craintes et expliquer leurs problèmes.
Un milieu de travail stimulant
En 1995, Châtelaine célèbre ses 35 ans d’existence.

Christiane Charette en direct, 13 septembre 1995
L'émission Christiane Charrette en direct et son animatrice invitent à cette occasion, le 13 septembre 1995, la première rédactrice en chef du magazine, Fernande Saint-Martin, et la rédactrice en chef en titre, Catherine Élie.
Fernande Saint-Martin rappelle le contexte dans lequel a été fondé Châtelaine.
Elle décrit notamment les limites dans lesquelles étaient confinées avant 1960 les femmes journalistes.
Pour Fernande Saint-Martin, Châtelaine était un milieu de travail qu’elle qualifie de paradis
. Les gens y étaient cultivés et ouverts sur le monde.
Fernande Saint-Martin a aussi assisté, particulièrement dans la première moitié des années 1960, à une transformation considérable des mentalités des femmes québécoises ainsi que de la condition féminine.
Catherine Élie pour sa part décrit l’évolution du magazine en 35 ans.
Ce qu’elle aime particulièrement, c’est la diversité des sujets que couvre Châtelaine. On n’hésite pas à offrir à la fois des articles étoffés ou plus légers comme la mode.
Catherine Élie note aussi que Châtelaine a dû s’adapter à un univers médiatique de plus en plus compétitif.
Jusqu’en 1980, rappelle Catherine Élie, Châtelaine n’avait aucun rival direct. Puis une vingtaine de magazines féminins sont apparus.
Plusieurs ont disparu. Châtelaine a pour sa part survécu.