Des centaines d'antimasques manifestent à Montréal

La manifestation a pris fin dans le calme un peu après 19 h.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Des centaines de personnes se sont réunies mercredi soir à Montréal pour dénoncer le « reconfinement progressif » et le port obligatoire du masque dans les lieux publics fermés.
Le rendez-vous avait été donné au parc La Fontaine, sur le Plateau Mont-Royal, à 17 h.
L'ambiance était festive : de la musique, des sons de trompettes et de nombreux drapeaux – du Québec, des Patriotes, du Canada, des États-Unis, etc. – ont coloré l'événement. Des affiches antivaccin ont aussi été aperçues dans la foule.
Tour à tour, Daniel Pilon et Édith Tremblay, deux figures importantes de ce mouvement de contestation, ont pris la parole pour mettre en doute l'efficacité du port du couvre-visage et du maintien de la distanciation sociale.
Ironiquement, dès le début du rassemblement, des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) circulaient entre les manifestants pour leur demander de maintenir deux mètres entre chaque personne, une consigne visiblement ignorée par plusieurs.
En soirée, un camion du SPVM
muni d'un haut-parleur a aussi circulé pour rappeler ces mêmes consignes de distanciation aux manifestants. Un message hué et accueilli par des commentaires hostiles de la part de quelques personnes.Interrogée en marge de l'événement, une femme a pour sa part affirmé être très déçue
du gouvernement Legault.
Les gens manifestent pour leur liberté, on veut être comme avant la COVID.
Et premièrement la COVID-là, c’est seulement une grippe, mais un peu plus haut qu’une grippe, c’est tout simplement ça
, a-t-elle soutenu, affirmant qu'elle avait travaillé 40 ans dans un hôpital, sans donner plus de détails, et qu'elle connaît ça, les virus
.
Peu après 19 h, les organisateurs ont demandé aux manifestants de quitter les lieux dans le calme.
On n'a rapporté aucun débordement, sinon qu'un homme de 47 ans a été arrêté pour méfait.
À Québec, un rassemblement avait également lieu devant l’Assemblée nationale, au même moment où François Legault tenait un point de presse pour annoncer les pouvoirs accrus dont disposeront les policiers afin de s'assurer du respect des restrictions.
Une contravention de 1000 $
Le premier ministre avait déjà annoncé en début de semaine la mise en place, dès minuit mercredi soir dans les zones rouges, de mesures sanitaires qui rappellent celles du confinement qui avait eu lieu au printemps dernier.
Une nouvelle règle a toutefois fait son apparition : le port du masque sera obligatoire dans les manifestations tenues en zone jaune, orange et rouge.
Ce n’est pas vrai qu’on va demander à des Québécois de faire des sacrifices et que, pendant ce temps-là, il y a des personnes qui, en se réunissant dans une manifestation, vont risquer qu’il y ait une grosse éclosion qui pourrait causer des torts à plusieurs personnes dans la société.
Ces personnes-là vont pouvoir recevoir des contraventions de 1000 $
, a annoncé M. Legault au cours de son point de presse mercredi.
La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a pour sa part évalué qu'avec les frais qui s'ajoutent à cette somme, la contravention peut monter à 1500 ou 1600 $
, ce qu'elle estime plutôt dissuasif.
Le montant total de la contravention est de 1546 $.
Ce n'est pas pour le plaisir, dit Legault
La santé publique a annoncé 838 nouveaux cas de COVID-19 mercredi. C'est la deuxième fois en quatre jours que le Québec franchit le seuil des 800 cas.
On ne fait pas ça pour le plaisir, la situation est critique
, a assuré François Legault.
L'état d'alerte maximale a été déclenché pour les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), la MRC de la Rivière-du-Nord, dans les Laurentides, Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale, exception faite de Portneuf et de Charlevoix.
Le reste du Québec est en zone jaune ou en zone orange, aucun secteur ne se trouve plus en zone verte.
Avec des informations de Marie-Michelle Lauzon