L'extrême droite « doit laisser la police faire son travail », dit Trump

Le président a pris part à une mêlée de presse mercredi devant la Maison-Blanche, tout juste avant de s'envoler pour le Minnesota pour y faire campagne.
Photo : Getty Images / Drew Angerer
Après avoir tenu des propos ambigus sur les groupuscules d'extrême droite mardi soir, Donald Trump a soutenu mercredi en mêlée de presse que ces derniers devraient « laisser la police faire son travail ».
La veille, pendant le débat présidentiel qui l'opposait à Joe Biden, le président américain avait évité de condamner les milices d'extrême droite, plus particulièrement le groupe paramilitaire suprémaciste Proud Boys, à la demande du candidat démocrate à la Maison-Blanche et du modérateur.
Proud Boys, reculez et tenez-vous prêts. Mais je vais vous dire, quelqu'un doit faire quelque chose à propos de l’Antifa et de la gauche parce que la droite n'est pas le problème
, avait-il déclaré.
Une formulation ambiguë qui a visiblement fait plaisir au groupuscule, qui a immédiatement adopté le slogan, publiant sur les réseaux sociaux un logo avec la mention Stand Back, Stand By
.
Mercredi, le président a plutôt soutenu qu'il ne connaissait pas le groupe. Je ne sais pas qui sont les Proud Boys
, a déclaré M. Trump en mêlée de presse devant la Maison-Blanche, tout juste avant de s'envoler vers le Minnesota pour y faire campagne.
La seule chose que je peux dire, c'est qu'ils doivent se retirer et laisser la police faire son travail.
Fondé en 2016, le groupe Proud Boys est lié à plusieurs épisodes de violences contre des manifestants antiracistes.
Des règles pour « maintenir l'ordre »
La commission chargée d'organiser les débats électoraux aux États-Unis a par ailleurs annoncé la mise en place de mesures additionnelles afin de maintenir l'ordre
lors des prochains duels télévisés, au lendemain de l'échange cacophonique entre Joe Biden et Donald Trump.
Le débat d'hier soir a rendu évident le fait qu'une structure additionnelle devait être ajoutée au format des prochains débats afin d'assurer une discussion plus cadrée
, a indiqué dans un communiqué l'organisme indépendant.
À 35 jours d'une élection présidentielle américaine sous haute tension, Donald Trump et Joe Biden ont échangé devant des millions d'Américains invectives, railleries et attaques personnelles, sans que le modérateur de ce duel ne puisse les empêcher de régulièrement se couper la parole.
La commission entend s'assurer que des outils additionnels pour maintenir l'ordre seront en place pour les prochains débats
prévus les 15 et 22 octobre, a-t-elle précisé.
L'annonce a été accueillie froidement par l'équipe de campagne de Donald Trump, qui a affirmé qu'il ne fallait pas modifier les poteaux des buts et changer les règles en plein milieu de la partie
.
Une « honte nationale », dit Biden
En conférence de presse mercredi matin, Joe Biden a pour sa part soutenu que le comportement de Donald Trump lors de ce premier débat était une honte nationale
.
Peut-être que je ne devrais pas dire cela, mais la façon dont le président des États-Unis s'est conduit, je trouve que c'est une honte nationale
, a déclaré l'ancien vice-président, lors d'une étape de campagne à Alliance, dans l'Ohio.
Non seulement il m'a attaqué moi et ma famille en permanence, mais il a aussi attaqué le modérateur
du débat, a-t-il dénoncé.
Le candidat démocrate à la Maison-Blanche est reparti en campagne, sillonnant en train l'Ohio et la Pennsylvanie, terres industrielles où lui-même a ses racines (à Scranton).
Interrogé sur le fait que le président des États-Unis avait lors du débat une fois encore refusé de condamner les suprémacistes blancs, Joe Biden a ajouté devant la presse : Mon message aux Proud Boys et à tout autre groupe de suprémacistes blancs est "arrêtez tout". Cela ne nous ressemble pas. Cela ne nous représente pas, nous, Américains.
L'ancien vice-président de Barack Obama a aussi exhorté les Américains à se rendre aux urnes le 3 novembre : Votez, quelle que soit la façon la plus pratique pour vous, mais votez.