La fermeture des bars et des restaurants provoque une vague de déception

Les bars et les restaurants seront fermés dans les zones rouges dès jeudi.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Déjà fragilisés par la pandémie, les bars et les restaurants situés dans les zones rouges devront fermer dès jeudi. Les nouvelles restrictions annoncées par Québec bouleversent l'industrie qui demande à la population de se tourner vers la livraison et l'achat local.
Le premier ministre François Legault a annoncé lundi que trois régions basculaient en zone rouge dès jeudi, et ce, pour une période de 28 jours. Ainsi, Montréal, Chaudière-Appalaches et Québec (sauf Charlevoix et Portneuf) devront se conformer à de nouvelles restrictions.
Les restaurants, les bars et les casinos seront fermés dès minuit mercredi, tout comme les salles de spectacle, les cinémas, les bibliothèques, les théâtres ainsi que les musées.
Le service dans les salles à manger se limitera à la livraison et aux mets pour emporter. Les autres commerces pourront demeurer ouverts.
De se faire dire aujourd’hui, les bars et les restaurants, qu’on doit fermer alors que tous les autres commerces restent ouverts, c’est un peu décevant
, a fait savoir le PDG du groupe Restos plaisirs, Pierre Moreau.
Les propriétaires de bars et de restaurants craignaient une autre fermeture depuis des semaines.
C’est un défi de plus, mais faut se retrousser les manches, trouver des solutions, être créatif. À la première vague, on avait rapidement mis le service pour emporter en place, on va le remettre en place
, a affirmé Olivier Giguère, copropriétaire de La Souche qui a d'ailleurs été frappé par une éclosion au cours des dernières semaines.
Malgré tout, les propriétaires comprennent les raisons qui poussent le gouvernement à imposer ces règles. On va faire comme on a fait la première fois, on va respecter les règles
, a précisé M. Moreau.
« Je suis un peu déçu de la décision, parce que je comprends le besoin de la santé publique d’essayer d’enrayer la pandémie, mais on a tellement fait d’efforts au cours des derniers mois. »
Le copropriétaire des restaurants L'Atelier et Ophélia, Jonathan Ollat, a souligné que le gouvernement Legault a au moins laissé deux jours à l'industrie pour s'ajuster.
C’est sûr que c’est une mauvaise nouvelle naturellement, mais on la comprend, c’est sûr que le délai [...] va nous permettre de préparer mieux la fermeture
, a-t-il soulevé.
Mises à pied
Les propriétaires de bars et de restaurants devront donc mettre à pied de nombreux employés jusqu'au 28 octobre. Pour la plupart des employés de l'industrie, il s'agira de leur deuxième fermeture.
Avant le début de la pandémie, le groupe Restos Plaisirs comptait environ 900 employés. Ils ne sont plus que 500.
Là le casse-tête, c’est d’apprendre à ces employés-là qu’ils vont devoir encore être mis à pied pour 28 jours. Gérer ça, c’est quand même assez complexe, c’est là que ça me fait le plus mal au coeur
, a admis Pierre Moreau.
Jonathan Bourdages, employé au bar L'Inox, situé sur Grande Allée, se sent stressé
par la situation. On perd un mois de salaire, on perd notre emploi [...] c’est plate quand tout reste ouvert à part nous autres, pourtant on met toutes les consignes du gouvernement [en place]
, a-t-il déploré.
Achat local
Le copropriétaire de La Souche, Olivier Giguère, invite la population à encourager les commerces fermés durant cette période de 28 jours.
Il faut que la population consomme locale, qu’elle vienne nous encourager, que ce soit nous ou les autres restaurants, on met des mesures en place pour vous
, a-t-il souligné, précisant vouloir ouvrir rapidement une boutique dans Limoilou pour vendre leur production de bière.
Commandez en ligne, commandez dans les restaurants qui ont de la livraison, achetez de la bière locale et soutenez vos entrepreneurs et on va passer au travers ensemble
, a ajouté Pierre Moreau.
Le premier ministre François Legault a mentionné, durant sa conférence de presse, qu'une aide financière sera disponible pour les commerces touchés par ces nouvelles restrictions. Toutefois, les détails ne sont pas encore connus.
Il est donc difficile pour l'instant, pour les propriétaires, de quantifier leurs pertes, mais elles seront très importantes
.
On parle d’un mois d’inactivité [...] donc ça va être en fonction des aides qui seront fournies que l'on fera notre calcul par la suite
, a précisé Jonathan Ollat, aussi président d'Action promotion Grande Allée.
Il y a un peu de frustration, mais par contre, on peut le comprendre sur le fait que l'on comprend les tenants et aboutissants, et le fait que oui, pour qu’on élimine, pour qu’on passe ce virus derrière nous, on n’a pas le choix de faire tous nos efforts
, a-t-il ajouté.
Avec les informations de Camille Simard et Guylaine Bussière