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4 questions pour comprendre le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

Des recrues militaires tenant des drapeaux.

Des volontaires désireux de s'enrôler dans les forces arméniennes sont rassemblés sur une place, après la mobilisation générale décrétée par Erevan.

Photo : Reuters / Melik Baghdasaryan

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les violents combats qui ont éclaté entre les forces de l'Azerbaïdjan et celles du Nagorny-Karabakh, une région séparatiste soutenue par l'Arménie voisine, ont ravivé dimanche un conflit qui couvait depuis plusieurs décennies. Que se passe-t-il exactement? Et quelles sont les origines de la crise?

Où est situé le Nagorny-Karabakh?

Il s'agit d'une région faisant toujours officiellement partie du territoire de l'Azerbaïdjan, l'un des trois pays du Caucase – avec l'Arménie et la Géorgie. Elle est riche en pétrole, notamment. Le Nagorny-Karabakh est situé entre la mer Noire, à l'est, la Russie, au nord, la Turquie, au sud-ouest, et l'Iran, au sud-est.

Aussi appelé Haut-Karabakh, il est majoritairement peuplé d'Arméniens. Si ce « pays » a déclaré son indépendance le 10 décembre 1991, à la chute de l'URSS, aucun État membre des Nations unies ne l'a reconnu. Seuls trois autres « États », non reconnus eux non plus, ont appuyé le Nagorny-Karabakh, soit l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud-Alanie et la Transnistrie.

Les deux premiers sont des régions sécessionnistes de la Géorgie qui disposent du soutien de Moscou. Un conflit entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud-Alanie, au début des années 2000, a d'ailleurs provoqué l'intervention de la Russie.

La Transnistrie, elle, est considérée par l'ONU comme une région autonome de la Moldavie, en Europe de l'Est.

Une carte du Caucase
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Carte de la région du Caucase. Au centre, le Nagorny-Karabakh, source de mésentente entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

Photo :  Cercle d'amitié France-Artsakh

Quelle est l'origine du conflit?

Les tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à propos du Nagorny-Karabakh datent d'au moins un siècle. Lors de la capitulation de l'Empire russe devant les Allemands et de la révolution bolchévique, vers la fin de la Première Guerre mondiale, les deux pays convoitent cette petite région du Caucase.

La chape de plomb du nouveau régime communiste en URSS va toutefois suspendre le conflit. Le Nagorny-Karabakh devient alors un territoire autonome au sein de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan.

En 1991, lorsque l'URSS se morcelle, il obtient le soutien de l'Arménie pour proclamer son indépendance, ce qui met le feu aux poudres. Profitant du départ de l'armée soviétique, les forces arméniennes lancent des offensives contre l'Azerbaïdjan.

À la signature d'un cessez-le-feu négocié par Moscou, en 1994, l'Arménie contrôle 20 % du territoire azéri, y compris le Nagorny-Karabakh. Les combats ont fait environ 30 000 morts.

Pourquoi n'y a-t-il pas la paix?

Les négociations visant une solution pacifique permanente se sont toutes enlisées.

En 1994, l'Organisation pour la sécurité et coopération en Europe fait appel à la Russie, aux États-Unis et à la France pour tenter de trouver une solution, mais en vain. Aucun traité de paix n'est signé par les deux camps.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan signent bien une déclaration commune appelant à un « règlement pacifique » en 2008, mais rien n'y fait. On recense souvent des accrochages entre groupes armés. La guerre semble même reprendre en 2016, et 110 personnes sont tuées de part et d'autre. Moscou intervient alors de nouveau pour ramener la paix.

En juillet 2020, de nouveaux combats éclatent à la frontière nord directe entre les deux pays. Devant la menace du président de l'Azerbaïdjan de quitter les pourparlers de paix, l'intensité des accrochages diminue, mais sans les faire cesser.

Un soldat effectuant une ronde.

Un soldat arménien arpente des tranchées situées près du territoire du Nagorny-Karabakh.

Photo : Reuters

Que va-t-il se passer?

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont tous deux imposé la loi martiale. Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a aussi déclaré la « mobilisation générale » et a affirmé que le pays adverse a « de nouveau déclaré la guerre au peuple arménien ».

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dimanche. L'Arménie affirme avoir abattu un hélicoptère et détruit des chars azéris, tandis que l'Azerbaïdjan prétend avoir pris possession de sites stratégiques et de villages au Nagorny-Karabakh. Toutes ces informations sont impossibles à vérifier.

La Russie a notamment appelé à un nouveau cessez-le-feu. Le président Vladimir Poutine a rencontré le premier ministre arménien, dimanche, pour discuter des affrontements. L'Azerbaïdjan, lui, dispose du soutien de la Turquie, historiquement opposée à l'Arménie.

Si la situation dégénère, la Turquie et la Russie pourraient intervenir plus directement dans le conflit, que ce soit en fournissant du matériel et des armes, ou encore en envoyant des soldats. Il s'agirait alors d'un deuxième front où Ankara et Moscou se retrouvent face à face, après la Syrie. La Turquie y affronte le régime du dictateur Bachar Al-Assad, tandis que la Russie a engagé ses forces terrestres et aériennes pour protéger le gouvernement de Damas.

Avec les informations de Ouest-France, New York Times, et Reuters

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