L'enquête de Radio-Canada sur les sociétés-écrans fait réagir au Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick est populaire auprès des étrangers qui veulent obtenir une société-écran canadienne, car ses lois ne requièrent pas la présence d’administrateurs au Canada.
Photo : Getty Images / bjdlzx
Une enquête de Radio-Canada démontre à quel point il est facile d'établir des sociétés-écrans au Canada, et au Nouveau-Brunswick en particulier.
Le Nouveau-Brunswick est populaire auprès des étrangers qui veulent obtenir une société-écran canadienne, car ses lois ne requièrent pas la présence d’administrateurs au Canada. Des sociétés étrangères établissent des entreprises au Nouveau-Brunswick sans avoir à fournir le nom des propriétaires. Par exemple, une société russe possède une société-écran à Saint-Jean.
Ces révélations de l’émission Enquête ne surprennent guère Alain Deneault, professeur de sociologie et de philosophie à l’Université de Moncton, campus de Shippagan.
Le Canada a une longue histoire dans la création de sociétés-écrans
, dit M. Deneault.
À son avis, que les lois ne parviennent pas à empêcher d’établir une société-écran équivaut à permettre aux sociétés canadiennes de profiter de paradis fiscaux.
Des volets de la législation [...] consistent à favoriser des opérations soit opaques, soit défiscalisées, soit affranchies de toute règle de droit, à la manière de ce que permet un paradis fiscal
, affirme Alain Deneault.
Étant donné qu'on ne sait pas qui siège sur ces conseils d'administration, il y a peut-être des Néo-Brunswickois qui sont impliqués dans ces stratagèmes
, avance-t-il.
Ce ne sont pas seulement des détails
, poursuit M. Deneault. Il faut, dit-il, une volonté générale
de démanteler
ou amender
des lois parce qu'elles sont permissives
.
C'est en vertu de la loi, souvent, au Canada, qu'on fraude le fisc ou qu'on accueille des investisseurs étrangers qui bénéficient de notre régime opaque
, soutient-il.
D’après le reportage de Michel Corriveau