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De l’argent difficile à obtenir pour les victimes de la mérule pleureuse

Des propriétaires victimes de la mérule pleureuse, ce champignon qui ronge les fondations de bois, remettent en question les trop grandes contraintes qui leur sont imposées pour accéder au programme d'aide gouvernementale, a appris La facture.

La maison à la campagne.

La maison du couple Brunelle-Richardson est ravagée par la mérule pleureuse.

Photo : Radio-Canada

Minnie Richardson, Marc Brunelle et leur fils Milo ont découvert, il y a deux ans, que leur maison était ravagée par la mérule pleureuse. Ils ont immédiatement demandé l’aide gouvernementale prévue dans le Programme d’intervention résidentielle – mérule, qui a été bonifié en avril dernier par le gouvernement caquiste.

Comme leur maison est considérée comme une perte totale, c'est-à-dire que le coût de la décontamination surpasse la valeur de la propriété, ils ont droit à une subvention de 150 000 $.

Un champignon sur une surface de bois.

La mérule est un champignon dévastateur qui s'attaque au bois.

Photo : Radio-Canada

Or, depuis qu'ils ont formulé leur demande, ils ont découvert que l’aide est assortie de plusieurs conditions qui, pour eux, sont difficiles à respecter. En somme, l’argent leur sera octroyé seulement si la maison existante est démolie et reconstruite sur le même terrain dans un délai d'un an.

On a engagé un architecte qui a fait des plans pour une maison d'une grandeur similaire à celle-là. C'est 330 000 $ avant les taxes. Donc on parle d'un peu plus de 380 000 $, détaille Minnie Richardson.

Et la maison que l'on démolit, on a encore 130 000 $ d'hypothèque à payer dessus, renchérit Marc Brunelle.

Minnie Richardson et Marc Brunelle devant leur maison.

Minnie Richardson et Marc Brunelle ont découvert que leur maison était ravagée par la mérule pleureuse.

Photo : Radio-Canada

Pour pouvoir toucher la subvention, ils doivent donc trouver plus de 500 000 $ afin de payer leur nouvelle résidence, en plus de s'acquitter de l’hypothèque restante. Leur ratio d’endettement est trop élevé pour présenter une telle demande à la banque.

Les contraintes et les ficelles qui attachent le programme nous mettent dans un cul-de-sac.

Une citation de Marc Brunelle, propriétaire victime de la mérule pleureuse

Coincés, ils ont donc trouvé une solution plus réaliste, et surtout logique. On pourrait dire OK : on met 25 000 $ pour démolir la maison, on vend le terrain, et avec la subvention, on pourrait payer l'hypothèque de cette maison-là, explique Mme Richardson.

Ce serait ensuite beaucoup plus facile d'acheter une maison dans le secteur, une maison de trois chambres qui conviendrait à nos besoins, qui coûterait 225 000 $ environ. Ça ne coûterait rien de plus aux contribuables, ajoute Marc Brunelle.

Le reportage de Nancy Desjardins est diffusé le mardi 29 septembre à La Facture

« On ne peut pas être responsable de toutes les situations »

Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, est responsable de l’application du programme. Elle refuse de commenter ce cas précis.

Le Programme d’intervention résidentielle – mérule (Nouvelle fenêtre), a été mis sur pied par les libéraux en 2018. Il est prévu prendre fin en mars 2021. À ce jour, près d’un million de dollars ont été versés.

Le programme vise soit la démolition ou la réhabilitation de la résidence. Alors la personne a le choix. Il faut comprendre que les gens qui ont acheté cette maison-là, il y a une responsabilité aussi. Moi, je pense que c'est très avantageux, estime la ministre.

On ne peut pas être responsable de toutes les situations, parce que ce sont les citoyens du Québec qui payent pour tous les programmes, rappelle-t-elle.

Andrée Laforest au soleil.

Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l'Habitation du Québec.

Photo : Radio-Canada

Pour Marc Brunelle et Minnie Richardson, la situation est décourageante. Il y a le spectre de la faillite devant nous, explique M. Brunelle.

J'essaie de trouver toutes les sorties d'autoroute avant de prendre cette sortie-là. Mais on dirait que la sortie d'autoroute de la faillite est comme de plus en plus proche. L'idée la plus simple : on remet les clés de notre maison à la banque, et on repart à neuf.

Il y a eu un revirement depuis notre tournage il y a cinq mois. Au moment du tournage, il n'y avait pas d'issue, mais aujourd'hui, ils ont trouvé une solution.

Le couple a finalement opté pour une maison préfabriquée beaucoup moins chère, et un prêt bancaire devrait leur être accordé. Ils recevront donc les 150 000 $ octroyés par le programme d'aide, qui doit prendre fin en mars 2021. La démolition de leur résidence actuelle est prévue en octobre.

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