Trudeau affirme que l'automne pourrait être « bien pire que le printemps »
Les Canadiens, dit-il, doivent redoubler d'efforts pour ralentir le retour en force du nouveau coronavirus.
Le premier ministre Trudeau a pris la parole à heure de grande écoute, mercredi soir, pour s'adresser directement aux Canadiens.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Il est probable que nous ne puissions pas nous rassembler pour l'Action de grâces, mais nous avons encore une chance de sauver Noël », a déclaré mercredi le premier ministre du Canada, qui a pris la parole à heure de grande écoute sur les réseaux de télévision pour faire le point sur la pandémie de COVID-19, quelques heures après la lecture du discours du Trône.
Dans un geste exceptionnel, Justin Trudeau a livré un discours à la nation vers 18 h 30 (HAE) pour inciter les Canadiens à redoubler d'efforts pour ralentir le retour en force du nouveau coronavirus.
Le premier ministre a plaidé en faveur d'un plus grand respect des consignes sanitaires comme la distanciation physique, le lavage des mains ou le port du couvre-visage. Il a également invité les Canadiens à limiter leur cercle social; à se faire vacciner contre la grippe en prévision de l'hiver; et à télécharger l'application Alerte COVID sur leurs téléphones mobiles.
Au printemps, on a tous travaillé ensemble pour aplatir la courbe, et nos efforts ont porté fruit, a rappelé M. Trudeau. Mais maintenant, le virus est en train de revenir en force dans plusieurs parties du pays.
L'automne, a-t-il déclaré, pourrait être bien pire que le printemps
.
« Les gestes qu’on pose aujourd’hui vont faire toute la différence sur ce qui arrivera dans deux semaines et dans deux mois [...] On est à la croisée des chemins et l’avenir est entre nos mains. »
Pour faire face à cette deuxième vague – mais aussi pour relancer l'économie –, le premier ministre Trudeau a fait valoir les grandes lignes du discours du Trône présenté plus tôt dans la journée par la gouverneure générale, qui repose sur quatre piliers : la santé, l’économie, l’égalité et l’environnement.
La situation vécue par trop de nos aînés dans les centres de soins de longue durée est inacceptable. Il faut que ça change, et ça va changer
, a-t-il lancé. On va travailler dès maintenant avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales pour les soins de longue durée.
M. Trudeau a également repris l'engagement, formulé dans le discours du Trône, à faciliter l'accès à des tests de COVID-19 et à prolonger la subvention salariale jusqu'à l'été.
La gouverneure générale du Canada, Julie Payette (droite), procède à la lecture du discours trône du gouvernement de Justin Trudeau (gauche) dans la chambre du Sénat.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
L'opposition fera-t-elle tomber le gouvernement?
Son allocution a été suivie par celles des chefs conservateur, bloquiste et néo-démocrate.
Indisposé par la COVID-19, le nouveau chef du PCC , Erin O'Toole, avait préenregistré son message, au cours duquel il a souligné que le Canada vivait une crise d’unité dans l’Ouest et dans l’Est
.
Selon lui, le discours du Trône vient de démontrer que ça va être pire dans l’avenir, car M. Trudeau ne comprend pas les besoins réels des Canadiens
. Son parti votera contre, quitte à faire tomber le gouvernement libéral, qui est minoritaire à la Chambre des communes.
« Après la pandémie, et avec un niveau de chômage très élevé, on a besoin d'emplois pour les Canadiens, pas de belles paroles. »
Infecté lui aussi par le coronavirus, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a pour sa part choisi de répondre en direct, lui qui ne présente actuellement aucun symptôme de la maladie.
Il a réitéré sa menace selon laquelle le gouvernement a une semaine pour consentir aux transferts en santé sans condition aux provinces et au Québec, à défaut de quoi, le Bloc québécois votera contre le discours du Trône
.
Enfin, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a déclaré que sa formation allait continuer de se battre
pour les Canadiens, sans toutefois dire s'il entendait voter pour ou contre le discours du Trône.
Le gouvernement Trudeau a besoin de l'appui d'un seul de ces trois partis pour survivre au vote de confiance sur ce discours.
Avec les informations de La Presse canadienne