Ottawa conclut une cinquième entente pour un éventuel vaccin contre la COVID-19
Le gouvernement canadien a maintenant des options pour se procurer jusqu’à 262 millions de doses de vaccins potentiels. Coût de l'opération : 1 milliard de dollars.

Aucun des vaccins qui intéresse Ottawa n’a encore complété les trois phases d’essais cliniques requises ni obtenu l’approbation de Santé Canada.
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Ottawa a signé une cinquième entente avec des compagnies pharmaceutiques pour mettre la main sur un éventuel vaccin contre la COVID-19, a annoncé mardi la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand.
Le contrat avec les firmes Sanofi et GlaxoSmithKline (GSK) réserve jusqu’à 72 millions d’un candidat-vaccin à protéine recombinante avec adjuvant, pour lequel les premiers essais cliniques ont été lancés il y a environ trois semaines.
En incluant les précédentes ententes, le gouvernement canadien a maintenant des options pour se procurer jusqu’à 262 millions de doses de vaccins potentiels.
Aucun d’entre eux n’a encore complété les trois phases d’essais cliniques requises ni obtenu l’approbation de Santé Canada.
Les autres ententes conclues précédemment prévoient la livraison de :
- jusqu'à 76 millions de doses du vaccin NVX-CoV2373 de Novavax;
- jusqu'à 56 millions de doses du candidat mRNA-1273 de Moderna;
- jusqu'à 38 millions de doses du vaccin Ad26.COV2.S de Johnson & Johnson;
- un minimum de 20 millions de doses du vaccin à base d'ARNm, le BNT162 de Pfizer.
Selon le bureau de la ministre Anand, le Canada a jusqu’ici dépensé 1 milliard de dollars dans le cadre de ces ententes.
Il s’agit notamment d’acomptes dont les sociétés pharmaceutiques ont besoin pour soutenir le développement, l’essai et la fabrication à risque des vaccins
, précise un communiqué. Cet investissement permettra au Canada d’avoir accès le plus tôt possible aux séries de production.
« Les paiements ultérieurs seront versés seulement si les vaccins réussissent les essais cliniques et obtiennent l'approbation réglementaire. Tous les contrats signés par le Canada avec les développeurs de vaccins prévoient des clauses de sortie et de retrait en cas de nécessité. »
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Le ministère des Services publics et de l’Approvisionnement précise par ailleurs que des négociations se poursuivent avec d’autres groupes pharmaceutiques dans le but de réserver encore plus de doses de candidats-vaccins.
La ministre Anand avait elle-même révélé le mois dernier que des discussions étaient en cours avec AstraZeneca pour son candidat-vaccin, dont les essais cliniques ont repris il y a dix jours après une brève interruption.
La stratégie du gouvernement canadien consiste à signer des ententes avec plusieurs développeurs, afin d’être bien positionné lorsque l’un ou plusieurs d’entre eux auront réussi à mettre un vaccin au point.
À cette fin, la ministre Anand a également annoncé mardi une entente avec Gilead Sciences et McKesson Canada pour obtenir jusqu’à 150 000 flacons de remdesivir, un médicament antiviral qui aide les personnes gravement atteintes de la COVID-19 à récupérer.
Les livraisons de ces flacons doivent commencer au cours des prochains jours et se poursuivre jusqu’au début de 2021.
L’utilisation du remdesivir a été autorisée il y a deux mois par Santé Canada pour le traitement de patients qui ont de graves symptômes de COVID-19 et une pneumonie et qui ont besoin d'un apport additionnel d'oxygène pour les aider à respirer
.
La ministre Anand a aussi conclu deux contrats avec SIO2 International inc. pour acheter des seringues et des flacons qui doivent permettre d’administrer jusqu’à 80 millions de doses de vaccin. Ce matériel doit aussi commencer à être livré d'ici quelques jours.