Le Québec « dans la 2e vague », avec 586 nouveaux cas de COVID-19

Le nombre quotidien de nouveaux cas, qui poursuit sa progression à la hausse, inquiète le directeur de la santé publique du Québec, Horacio Arruda.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« On est dans la deuxième vague », a déclaré lundi le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, en se disant « très, très, très préoccupé par la situation ».
Cette deuxième vague, on pourrait la transformer en plus petite vague que ce qu’on a connu antérieurement, mais si on ne fait pas les efforts [nécessaires], elle pourrait être encore plus grosse que la première.
Assurant que la situation est sérieuse dans toutes les régions, pas seulement dans les zones orange, Horacio Arruda a rappelé aux gens qu'il y a du virus partout au Québec actuellement
.
Le Dr Arruda a aussi rappelé l'importance de collaborer avec la santé publique lorsqu'elle contacte des citoyens pour les prévenir qu'ils pourraient avoir été en contact avec une personne infectée ou pour identifier les gens qui se trouvaient avec eux lors d'un événement précis.
C'est majeur comme opération. On appelle ça le "search and contain", c'est-à-dire chercher et contenir la situation si on ne veut pas que la deuxième vague vienne nous nuire à tous.
586 nouveaux cas en 24 heures
La santé publique du Québec a fait état lundi de 586 cas de COVID-19 recensés la veille, un niveau pas vu depuis la fin mai, pour un nombre total de 68 128 personnes infectées depuis le début de la pandémie.
Aucun décès n’est survenu dimanche. Toutefois, 3 sont survenus entre le 14 et le 19 septembre. Le bilan total des morts s’élevait à 5804, car un décès en a été retiré, une enquête ayant montré qu’il n’était pas attribuable à la COVID-19.
Il y avait 148 personnes infectées par le coronavirus qui étaient hospitalisées, soit 10 de plus que la veille. Le nombre de personnes se trouvant aux soins intensifs a cependant baissé de 1, soit à 30
Les prélèvements réalisés à des fins de dépistage s’élevaient samedi à 23 126, pour un cumul de 2 090 183. Québec publie systématiquement les données concernant les tests 24 heures après les autres.
Comme il l'a fait à maintes reprises ces derniers mois, le directeur national de santé publique a rappelé à ceux et celles qui ne craignent pas la COVID-19 que son impact sur le système de santé fait en sorte que de nombreuses chirurgies, traitements ou soins destinés à d'autres maladies pourraient être affectés par une nouvelle flambée de coronavirus.
Il ne faudrait pas que notre système de soin commence à délester de façon intensive
, a-t-il prévenu.
La hausse de la contagion ce n’est pas une fatalité, c’est simplement un signal. Le pouvoir est entre vos mains de stabiliser la situation.
Dans un message publié en soirée sur sa page Facebook, le premier ministre François Legault a affirmé que les autorités n'hésiteraient pas à sévir envers ceux qui ne portent pas le masque ou qui ne respectent pas les règles
.
Si ça continue dans cette direction, on va être obligé de prendre des mesures encore plus restrictives. On va être obligé de retarder des chirurgies. On ne veut surtout pas retourner là
, a écrit M. Legault.
Par région, on comptait 219 nouveaux cas sur l'île de Montréal – où 53 foyers d'éclosion sont actifs –, 92 dans la région de la Capitale-Nationale, 76 en Montérégie, 50 dans Chaudière-Appalaches, 39 dans les Laurentides, 31 en Outaouais, 20 à Laval, 15 dans Lanaudière, 14 en Estrie, 11 dans le Bas-Saint-Laurent, 8 dans la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, 5 dans la région Mauricie–Centre-du-Québec, 4 au Saguenay–Lac-Saint-Jean et 1 sur la Côte-Nord.
En Ontario, la santé publique a confirmé lundi 425 nouveaux cas, un sommet inégalé depuis le début de juin.
Dans l'ensemble du pays, 143 649 cas de COVID-19 et 9217 décès ont été recensés depuis le début de la pandémie.

Entrevue avec Karl Weiss, président de l'Association des médecins microbiologistes infectiologues du Québec
Le point sur le masque
Une équipe de chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a rendu publique lundi une méta-analyse de la littérature scientifique sur l’efficacité des masques contre la COVID-19.
Elle confirme l’efficacité des masques chirurgicaux – les fameux masques jetables – pour réduire les risques d’infection à la COVID-19 autant dans les milieux de soins qu’à la maison.

Ce masque a été laissé à un endroit inusité à Montréal.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Les chercheurs, qui ont aussi analysé des études portant sur la transmission d’autres maladies que la COVID, notamment l’influenza H1N1, ont constaté qu’à la maison le masque jetable offre une réduction relative du risque d’infection de 18 % à 31 %, lorsque porté à la fois par les personnes saines (comme protection individuelle) et par les personnes malades ou potentiellement malades (comme contrôle à la source)
.
Pour ce qui est des hôpitaux et des milieux de soins, les données étudiées par l’INSPQ n’ont pas démontré clairement la supériorité des masques de type N95 (réputés parmi les plus efficaces) par rapport à celle des masques jetables, lorsqu’ils sont portés correctement.
La différence d’efficacité pratique entre les deux équipements de protection n'est pas claire
, soulignent les chercheurs. Ce qui suggère que ces deux types de protection pourraient avoir une efficacité somme toute comparable en milieu de soins, dans la mesure où les deux sont portés correctement.
Selon les chercheurs, l’absence ou l’insuffisance de données récoltées ne permettent pas de juger de l’efficacité des masques, couvre-visages et autres dispositifs de protection dans d’autres milieux de travail ou dans le secteur communautaire.
Il est important de préciser que ces constats de l’INSPQ s’inscrivent dans un cadre où les mesures d’hygiène, de lavage des mains et de distanciation sont respectées, a pris soin de préciser à plusieurs reprises la Dre Élisabeth Lajoie, coauteure du rapport, lors d’un breffage technique lundi matin.