Un film tourné à Sudbury pour illustrer le stress post-traumatique chez les vétérans

L'acteur François Arnaud incarne le rôle de Marc Leblanc, un vétéran canadien de l'Afghanistan.
Photo : Radio-Canada
Si vous habitez Sudbury ou les environs, peut-être avez-vous aperçu les camions de production du tournage du film La Switch. Celui-ci est réalisé par Michel Kandinsky et met en vedette notamment François Arnaud et Lothaire Bluteau.
Le film traite des soldats qui s'enrôlent dans les Forces armées canadiennes (FAC) et qui en sortent atteints du trouble de stress post-traumatique.
Marc Leblanc (François Arnaud) est un jeune tireur d'élites des FAC
qui a été déployé en Afghanistan. Revenu au pays pour prendre soin de son père malade, le retour à la vie civile est plus difficile que prévu.Michel Kandinsky, le scénariste/réalisateur de La Switch, a voulu aborder l'enjeu du trouble de stress post-traumatique chez les vétérans canadiens.
« Les Américains parlent souvent [du trouble de stress post-traumatique], mais je crois qu'au Canada, au niveau de la discussion populaire, on ne touche pas à ça. Et je ne sais pas pourquoi. »
Il a lui-même connu un camarade de classe devenu soldat qui s'est donné la mort. Suite à ses recherches, il nous rappelle que le suicide a fait plus de victimes auprès des vétérans américains de l’Afghanistan que le conflit lui-même.
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Incarner le trouble post-traumatique
C'est à François Arnaud que revient la tâche de jouer le rôle du jeune vétéran Marc Leblanc. Afin de se préparer, l’acteur raconte avoir visionné une grande quantité de films de guerre.
Il rappelle que La Switch n’est pas à proprement dit un film de guerre. Malgré tout, il voulait avoir bien en tête des images de combat et de violence, tout comme les vétérans canadiens.
Pour ses recherches, M. Arnaud a aussi rencontré des vétérans des FAC
. Il souligne comment plusieurs de leurs témoignages étaient similaires. Il affirme avoir ressenti chez ces soldats une difficulté à s'adapter et à revenir au calme de la vie normale.« [Je dois avoir] beaucoup d'empathie pour quelque chose que je n'ai jamais vécu. »
Le rôle de la communauté franco-ontarienne
Originellement écrit en langue anglaise, le film a finalement été tourné en français. L'action se déroule dans le Nord de l’Ontario.
Le réalisateur voulait ainsi amplifier l’effet d’isolement des vétérans en ajoutant l’obstacle de la langue pour son personnage. Celui-ci doit tenter d'exprimer sa détresse mentale dans une langue qu’il maîtrise moins bien.
M. Bluteau est Québécois. Pour lui, interpréter l'accent franco-ontarien est un défi agréable.
« Il y a un sourire dans l'accent franco-ontarien. C'est comme s'ils s'excusaient d'être tristes. Je trouve ça très beau. »
Avec les informations de Sophie Houle-Drapeau