Les EssentiElles fêtent leurs 25 ans au Yukon

Angélique Bernard (gauche) a été la première employée de l'organisme, représentant le Yukon à la Marche des femmes à Ottawa en 2000.
Photo : Angélique Bernard
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis sa création au Yukon en 1995, le groupe de femmes francophones Les EssentiElles n'a cessé de faire preuve de créativité et l’année en cours en est bien la preuve.
C’est vraiment une année assez extraordinaire dans tous les sens du terme!
affirme avec le sourire la directrice de l’organisme, Emilie Dory.
Entre la pandémie, son anniversaire et un déménagement dans de nouveaux locaux, l’organisme a dû faire preuve d’ajustements, mais les défis n’auront pas pour autant miné ses ambitions d’avenir.
Tantôt politique ou organisateur d'ateliers, le groupe Les EssentiElles vient en aide aux nouveaux parents, aux artistes féminines ou à toutes celles qui cherchent un endroit où échanger. L’organisme est également responsable des campagnes de sensibilisation sur le consentement ou la prévention des agressions sexualisées.
« En 25 ans, c’est la population du Yukon qui a vraiment évolué. Il y a vraiment une mixité entre les pionnières qui ont créé ce groupe, et l’augmentation de la population immigrante depuis une dizaine d'années. C’est un assez beau mélange. »
Des débuts culturels
La commissaire du Yukon, Angélique Bernard, a été la première employée de l’organisme quelques mois après sa création : À l’époque, les femmes se rencontraient pour manger et discuter et de là est venue l’idée de créer un groupe à part pour vraiment promouvoir les femmes francophones au Yukon.
Mme Bernard se souvient que les débuts de l'organisme visaient un rapprochement des autres organismes de femmes du Yukon, anglophones et des Premières Nations, pour appuyer les campagnes de sensibilisation.
« Je dois mon parcours beaucoup aux EssentiElles parce que mon passage pendant cinq ans a été la porte d’entrée de mon engagement envers la francophonie yukonnaise, le mouvement féministe et mon bénévolat qui ont mené au poste de commissaire. »
Les dossiers dans les années 90, se rappelle-t-elle, touchaient plutôt la question de l’équité salariale et ensuite tout ce qui entourait le secteur de la santé. C’est à la même époque que le groupe propose les activités en français de « Mamans, papas et bébés en santé ».
Au Yukon, on a toujours été un peu à part parce que les pères font partie du programme, dit Mme Bernard. Ça montre l’idée d’innovation qu’on a au Yukon.
Nouveaux locaux, nouveaux services
Le programme pour les nouveaux parents demeure l’activité phare de l’organisme avec une cinquantaine de participants.
La pandémie a forcé un ajustement au concept de repas et d’échanges offert habituellement. Ainsi, ce sont des paniers-repas qui sont présentement distribués.
Mais avec de nouveaux locaux qui seront inaugurés jeudi lors des célébrations du 25e anniversaire, Emilie Dory affirme qu’il sera possible de bonifier les services.
Nous avons une salle d’allaitement [qui fait aussi] salle de jeu. Une pièce avec coin confortable et qu’on peut fermer. [...] Comme on a beaucoup de place, on va étendre le service d’échange de vêtements et de matériel pour maman et bébés jusqu’aux 4 ou 5 ans.
Les EssentiElles inaugureront aussi un congélateur communautaire, le « congElle », dans lequel les participantes pourront trouver viande et poissons offerts gratuitement.
Des activités mensuelles de rencontres sont prévues pour un nombre maximum de 10 participantes tant que la pandémie perdure, où les femmes seront invitées à discuter sur un thème donné ou s’adonner à une soirée de jeux de société.
On n’a pas encore fait le tour de tout ce qu'on va faire au cours de ces soirées-là
, affirme la directrice, ravie de pouvoir accueillir plus de participantes. Le nouvel espace, ajoute-t-elle, offre plus d’intimité que le Centre de la francophonie où logeait l’organisme depuis ses débuts.
L’organisme devrait être un cocon, un refuge, qu’on puisse venir de façon anonyme autant pour les bonnes choses de la vie que les plus difficiles
, rappelle Emilie Dory.