Deuxième vague de COVID-19 : le CISSS des Îles peine à recruter de la main-d’œuvre

Les problèmes de recrutement de main-d'œuvre ont de nombreux impacts pour le CISSS des Îles (archives).
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Le Centre de santé et de services sociaux (CISSS) des Îles peine à recruter le personnel exigé par Québec pour affronter une deuxième vague de COVID-19. Le manque de main-d’œuvre force aussi l’établissement à adopter un budget déficitaire de 2,7 millions de dollars pour l'année en cours.
La présidente-directrice générale du CISSSenjeux
de recrutement pour atteindre les cibles exigées par le gouvernement du Québec en vue d'une recrudescence de la pandémie.
À la mi-août, Québec s'est engagé à injecter 106 millions de dollars à l'échelle de la province afin de permettre l'embauche de personnel et l'ajout de ressources matérielles d'ici le 30 septembre.
Le CISSS
des Îles devait ainsi créer trois nouveaux postes en prévention et contrôle des infections. À l’heure actuelle, seulement un poste sur trois est pourvu, à moins de deux semaines de l’échéance. Un deuxième affichage des offres d’emploi est en cours.Je serai étonnée qu’on puisse pourvoir ces postes [...]. On fait tout ce qu’on peut pour réussir à trouver, mais je ne peux pas garantir que d’ici 30 septembre on va avoir pourvu ces postes-là.
Mme Martineau précise qu'elle pourrait toutefois appeler en renfort des ressources internes déjà formées dans le domaine, ou encore se tourner vers d’autres établissements au Québec pour du prêt de main-d'œuvre. On n’est pas complètement sans ressources, mais c’est sûr que si on avait du renfort ça serait très aidant
, indique la PDG .
Il faut trouver un plan B c’est sûr, poursuit-elle. On doit faire le suivi avec le ministère pour leur dire où on a des difficultés. On va signifier cet élément-là.
Pour ce qui est des effectifs en CHSLDrelativement bien
. Bien sûr, précise-t-elle, on a quand même un peu de main-d’œuvre indépendante qui va venir nous donner un coup de main, mais ce sont des gens qu’on va garder le plus stable possible au niveau du CHSLD .
Un déficit anticipé de près de 3 M$
Le conseil d'administration du CISSS
des Îles a adopté lundi un budget déficitaire de 2,7 millions de dollars pour l'exercice financier 2020-2021, une pratique pourtant contraire à la loi.C’est très clair dans la loi que les établissements du réseau de la santé n’ont pas le droit de faire de déficit
, admet Jasmine Martineau, en précisant qu’aucune solution ne permettait d’éviter de déposer un budget écrit à l’encre rouge.
Environ la moitié de ce déficit anticipé est attribuable à l'embauche de main-d'œuvre indépendante. La facture prévue pour combler les équipes de travail avec du personnel provenant d’agences s’élève à 2,1 millions de dollars pour l’exercice financier qui se terminera le 31 mars 2021. Cette somme a doublé par rapport au budget 2018-2019.
C'est certain que c'est un niveau de dépenses en main-d'œuvre indépendante qui sort de l'ordinaire pour le CISSS des Îles
, a indiqué le directeur des services administratifs, Claude Cyr, lors de l'adoption du budget mardi soir.
En 2017-2018, on avait à peu près l’équivalent de 2-3 postes à temps complet pourvus par la main-d’œuvre indépendante, tandis qu’en 2020, on est autour de 20 postes à temps complet.
L’autre moitié du déficit projeté s’explique par l’absence de confirmation officielle de financement de Québec pour offrir certains services.
Par exemple, explique Mme Martineau, le programme Agir tôt. Le Dr Carmant était venu aux Îles, il y a un an, pour nous dire d’aller de l’avant et d’embaucher des ressources et que le financement allait être confirmé éventuellement. On est en attente de confirmation de financement.
Jasmine Martineau s’attend à ce que le ministère de la Santé et des Services sociaux exige un plan de redressement budgétaire au CISSS des Îles.
Normalement, on est censé accompagner un budget déficitaire d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire, dit-elle. On aura des échanges avec le ministère pour voir de quelle façon il va nous revenir avec ce qu’on leur a présenté et de quelles façons il peut nous aider pour le retour vers l’équilibre budgétaire.
La présidente-directrice générale précise qu'elle ne pourra trouver seule la solution pour diminuer le recours à la main-d’œuvre indépendante. Selon elle, un travail doit se faire entre les différentes régions qui font face à ce même genre de problématique et le ministère de la Santé.