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La Scène nationale du son lance sa première saison de balado-feuilletons

Des comédiens sont installés devant des micros.

Sept pièces font partie de la programmation de la Scène nationale du son.

Photo : Avec la gracieuseté de la Scène nationale du son

Imaginez une pièce de théâtre que vous pourriez écouter en rafale, comme une série télévisée, mais enveloppée dans un univers sonore confectionné spécialement pour lui donner vie. La Scène nationale du son (SNS), propulsée par l’équipe outaouaise de Transistor Média, produira sept créations du genre d’ici au printemps prochain.

C’est une nouvelle façon d’entendre la dramaturgie. C’est comme un théâtre qui a pignon sur rue, mais on a pignon sur web, affirme le codirecteur artistique de la Scène nationale du son, Pierre Antoine Lafon Simard.

Mû par une équipe de cinq personnes, le nouvel espace de production radiophonique gatinois s’est donné la mission de faire rayonner gratuitement les arts vivants sur les plateformes de diffusion numérique. La SNS travaille en étroite collaboration avec La Fabrique culturelle de Télé-Québec pour produire des balados à partir de sept créations de compagnies de théâtre francophones et canadiennes, dont le Théâtre français et le Théâtre autochtone du Centre national des Arts.

La programmation inclut entre autres Pour en finir avec octobre de Brigitte Haentjens et Sébastien Ricard, ainsi que La Queens du dramaturge franco-ontarien Jean Marc Dalpé.

C’est toutefois Le peintre des madones, de Michel Marc Bouchard, qui donne le coup d’envoi à la première saison de la SNS, cette semaine. La pièce a été jouée une nouvelle fois, en juillet dernier… mais sans public. Les comédiens du Théâtre du Nouveau Monde ont plutôt rendu le texte sous les micros attentifs des artisans de la SNS qui enregistraient en direct.

Photo en noir et blanc d'une femme dans la vingtaine devant un micro de radio.

La comédienne Catherine Brunet durant l'enregistrement du balado-feuilleton « Le peintre des madones ».

Photo : Avec la gracieuseté de la Scène nationale du son

Comme les acteurs (Émilie Bibeau, Yves Jacques et Mylène St-Sauveur, entre autres) n’avaient pas répété ensemble à l’avance, tout a été capté sur le vif : les fous rires, les gaffes et les énièmes reprises d’une scène. Les enregistrements audio de la pièce ont été conservés précieusement pendant que l’auteure-compositrice-interprète Klô Pelgag imaginait une trame musicale originale pour les accompagner.

C’est ensuite, dans les studios de la SNS installés dans le secteur Aylmer, que l’équipe a fait l’assemblage des voix des comédiens, des effets sonores et de la musique pour ainsi créer la première oeuvre de sa saison inaugurale.

Le résultat est un mélange entre un livre audio, un balado et un album musical.

Ce sont des ingrédients qu'il y avait dans certaines formes comme la baladodiffusion, le théâtre, le cinéma, l'opéra, la télé et l’image, énumère Julien Morissette, l’autre codirecteur artistique de la SNS. On va chercher dans tout ça pour essayer de modeler quelque chose avec les outils qu'on a à notre disposition.

Deux hommes dans un studio d'enregistrement devant des micros.

Dans les studios de la SNS, Pierre Antoine Lafon Simard (à gauche) produit un bruit avec une bouteille tandis que Julien Morissette (à droite) surveille l'enregistrement.

Photo : Radio-Canada

Le peintre des madones, version balado-feuilleton, est découpée en quatre épisodes de 20 minutes, ce qui permet désormais au public de l’écouter en rafale ou en étirant le plaisir, comme il consommerait sa série télé préférée.

Les deux premières émissions sont déjà offertes sur le site web de la SNS (Nouvelle fenêtre).

Oreilles à conquérir

Julien Morissette soutient que l’ensemble des productions sera offert gratuitement pour améliorer l’accès à la dramaturgie contemporaine. Selon lui, trop peu de créations théâtrales francophones ont la visibilité qu’elles méritent, puisque les compagnies ont rarement les moyens de partir en tournée à travers le pays.

Pour nous, c’est important de travailler sur l’accessibilité et l’universalité des oeuvres d’art, précise-t-il.

L'artiste interdisciplinaire Émilie Monnet, est d'origine anichinabée et française.

L'artiste interdisciplinaire Émilie Monnet, qui a grandi entre l'Outaouais et la Bretagne, est d'origine anichinabée et française.

Photo : Radio-Canada / Jean-Francois Villeneuve

Son collègue Pierre Antoine Lafon Simard renchérit : les plateformes de diffusion sont devenues des alliées de choix pour pallier cette mobilité limitée. Il cite en exemple la pièce Okinum, coproduite par le Théâtre autochtone du CNA avec les Productions Onishka, qui sera déployée en avril 2021.

À travers la flexibilité du médium numérique, la parole d’Émilie Monnet [textes et mise en scène] et le génie de Jackie Gallant [musique originale] vont se rendre directement dans les communautés [autochtones]. Pour nous, il n’y a pas plus beau symbole de cette démocratisation de la culture.

Une citation de Pierre Antoine Lafon Simard, codirecteur artistique de la SNS

Les codirecteurs rappellent que leur projet a également permis d’offrir une rémunération à des professionnels durant la pandémie, au moment où les prestations sur scène cessaient. Tant les comédiens que les musiciens, à qui la SNS a confié les compositions de musique originale, ont profité du travail en symbiose avec des artistes d’autres disciplines.

C’est un travail d’échange qui est stimulant pour tout le monde, parce qu’on avance et on définit une nouvelle forme ensemble avec humilité et ouverture, se réjouit Julien Morissette.

En transposant le théâtre dans un projet entièrement articulé autour de l’audio, M. Lafon Simard croit pouvoir ouvrir de nouvelles portes au marché francophone canadien en y intéressant un nouveau public.

Notre objectif n’est surtout pas d’enlever le '' vivant '' des arts vivants, mais, au contraire, de vous y ramener, nuance-t-il.

Qui sait, peut-être que les balado-feuilletons convaincront de nouveaux adeptes de se rendre en salle?

Les autres pièces de la première saison de la Scène nationale du son :

  • Pour réussir un poulet (Fabien Cloutier) sur la musique de Valaire, coproduit avec La Manufacture
  • Lettres à grand-mom (Antoine Charbonneau-Demers) sur la musique de Mykalle Bielinski
  • Probablement onze (Mani Soleymanlou), coproduit avec Orange Noyée

Avec les informations de Marilou Lamontagne

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