Des pêcheurs de la Nouvelle-Écosse en colère contre la pêche autochtone « illégale »

Les pêcheurs ont empilé des casiers à homards sur le quai de Saulnierville, en Nouvelle-Écosse, mardi matin pour temporairement bloquer l'accès aux membres des Premières Nations.
Photo : Radio-Canada / Paul Withers
Des centaines de pêcheurs commerciaux ont brièvement bloqué l'accès à un quai utilisé par les pêcheurs de homard des Premières Nations mardi matin dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.
Ils ont érigé un mur de casiers à homards à l'entrée du quai de Saulnierville, peu après cinq heures du matin, puis ont quitté les lieux pour poursuivre la manifestation sur un quai de Weymouth.
Les ports de Weymouth et de Saulnierville ont tous deux servi aux Premières Nations de la Nouvelle-Écosse pour la pêche au homard cet été dans la baie Sainte-Marie. Les pêcheurs autochtones n'étaient pas présents à Saulnierville lors de la manifestation.
C'est une manifestation plutôt bénigne
, déclare l'organisateur de l'évènement, Bernie Berry, qui est membre de l'association de pêcheurs Coldwater Lobster. Nous voulons juste que le MPO [ministère des Pêches et des Océans] fasse ce qu'il a fait dans le passé, c'est-à-dire appliquer certaines règles. Ça devrait être les mêmes règles pour tout le monde
, poursuit-il.
Les pêcheurs demandent notamment au ministère des Pêches et des Océans (MPO) d'appliquer les règlements qui interdisent la pêche commerciale du homard une fois la saison terminée.
Une pêche communautaire des Premières Nations à des fins alimentaires, sociales et rituelles a actuellement cours dans la baie de Sainte-Marie. Cette pêche ne permet toutefois pas la vente des prises.
Or, les pêcheurs non autochtones affirment que cette pêche de subsistance est utilisée comme excuse pour cacher une saison commerciale.
D'énormes quantités de homards sont pêchées
, affirme Colin Sproul, membre de l'Association des pêcheurs côtiers de la baie de Fundy.
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Les pêcheurs protestataires ont également déchargé des casiers à homards au bureau de Pêches et Océans Canada à Meteghan.
Le MPO
affirme toutefois qu'il retire les cages dans la baie de Sainte-Marie qui ne sont pas liées à un permis quelconque et qu'il enquête sur les plaintes de pêche illégale.Les dirigeants micmacs affirment que leur droit de pêcher pour leur subsistance a été confirmé il y a 21 ans par la Cour suprême du Canada.
La Cour avait alors déterminé qu'une pêche de subsistance modérée devrait être soumise à une réglementation gouvernementale, et qu'il n'y avait pas eu d'entente sur ces règles jusqu'à présent.
Depuis, le mécontentement se fait sentir des deux côtés.
Les membres de la Première Nation micmaque ont commencé à développer des plans pour mettre en oeuvre cette permission de pêche pour leur subsistance, en dehors des réglementations existantes du MPO
.Avec les informations de CBC