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Le rêve inachevé des entrepreneurs autour du Centre Vidéotron

Il y a 5 ans, tous les espoirs étaient permis lors de l'inauguration de l'amphithéâtre.

Vue du Centre Vidéotron le jour de son ouverture, le 8 septembre 2015.

Le reportage de Camille Simard

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Camille Simard
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

En septembre 2015, le maire Labeaume inaugure en grande pompe le Centre Vidéotron. L'occasion est trop belle pour plusieurs entrepreneurs qui flairent la bonne affaire. Plusieurs terrains sont acquis autour du nouvel amphithéâtre. Cinq ans plus tard, force est de constater que plusieurs projets immobiliers tardent cependant à sortir de terre.

Le promoteur et courtier immobilier Nicholas Desharnais est un de ceux qui percevaient tout le potentiel du secteur.

L'annonce de l'amphithéâtre n'était pas encore officielle, mais on s'entend : il y avait un bouillonnement, se souvient-il.

M. Desharnais a fait l'acquisition d'un triplex en 2013, dans le but d'en faire un projet immobilier haut de gamme.

Sept ans plus tard, l'immeuble situé sur la rue Boisclerc, à deux pas de l'amphithéâtre, est abandonné. Les murs sont placardés. La Ville oblige même le promoteur à démolir son bâtiment.

Un immeuble de deux étages aux entrées placardées

L'immeuble situé sur la rue Boisclerc devait devenir un projet immobilier haut de gamme.

Photo : Radio-Canada / Camille Simard

J'ai été carrément obligé de fermer l'immeuble, de continuer à payer les taxes, de monter un projet avec une firme d'architectes et des ingénieurs afin de trouver des solutions pour que ça reste lucratif, déplore-t-il.

Son projet de construction résidentielle devra encore attendre. Le promoteur se bute à plusieurs difficultés avec la Ville, comme le choix des matériaux de construction ou encore la grandeur des logements. Je dois défrayer les coûts pour me raccorder à la rue Boisclerc. Là, je suis raccordé à la ruelle, ça cause plusieurs problèmes, soutient-il.

Nicholas Desharnais a déjà investi 60 000 $ en frais de notaire, d'architecte et en taxes municipales. Il se demande encore si le projet va se réaliser.

« Pour les gros joueurs, c'est compliqué, mais imaginez pour un simple entrepreneur qui a pris une décision de spéculation il y a 8 ans et qui n'est pas capable de la mener à terme, parce que les coûts engendrés ne sont tout simplement pas réalisables. »

— Une citation de  Nicholas Desharnais, promoteur et courtier immobilier

Un processus trop laborieux?

Un bâtiment rouge sans écriteau.

L'ancienne boutique de costume Créations face-à-faces, située sur la rue Eugène-Lamontagne

Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon

D'autres promoteurs immobiliers, comme Construction Saint-Pierre Roseberry, ont aussi dû mettre leur projet immobilier en attente. Le duo a acquis le terrain en 2017 où se trouvait l'ancienne boutique de costumes Créations face-à-faces, sur la rue Eugène-Lamontagne.

Nous, on a saisi l'opportunité, voyant qu'il y avait du développement qui se faisait autour du Centre Vidéotron, explique Karine St-Pierre. Le projet de 5 millions de dollars, baptisé Le Scandinave, comprenait des locaux commerciaux et un immeuble résidentiel de 55 appartements à louer répartis sur 6 étages.

Or, malgré plusieurs demandes de dérogation de zonage, la Ville a évoqué une nouvelle vision pour le secteur, ce qui a entraîné plusieurs reports, explique l'architecte responsable du projet.

On s'est fait dire que c'était mieux de patienter, d'attendre après ce PPU ou cette vision-là avant de faire un amendement ou une dérogation. De toute façon, ça n'aurait pas été recevable, puisqu'il y avait une nouvelle vision qui s'en venait, explique Guillaume Fafard, architecte chez Quinzhee architecture.

Maquette de l'immeuble à six étages, très fenestré et à revêtement gris.

Le projet initial « Le Scandinave » comprenait un immeuble locatif de six étages et des locaux commerciaux.

Photo : Construction St-Pierre Roseberry

En dépit d'une certaine lourdeur bureaucratique, les entrepreneurs ont finalement revu le projet initial. Ils ont imaginé un immeuble locatif de quatre étages comportant une quarantaine d'appartements, afin de le rendre conforme au zonage actuel. Il n'est pas exclu qu'une demande de permis soit faite pour s'ajuster à un nouveau zonage éventuel.

Ça fait quatre ans que nous avons ce terrain-là, ça fait quatre ans qu'on paie des taxes là-dessus, veut, veut pas, c'est quand même un investissement important, il faut que ça avance, lance Karine St-Pierre, déterminée.

La femme d'affaires croit tout de même au développement du secteur.

Oui, on y croit beaucoup, mais la lenteur de la ville fait en sorte que c'est décevant, ça peut être lourd.

L'architecte Guillaume Fafard demeure aussi convaincu du plein potentiel du secteur.

Je regardais la carte aérienne du secteur et on voit l'espace vacant qu'il y a là, on regarde ce qui s'en vient avec le centre commercial Fleur de Lys, ce sont des grandes mares de stationnements, il y a un potentiel immense, conclut-il.

Maquette de l'immeuble, de style contemporain.

Le projet « Le Scandinave » revu et corrigé est un immeuble de quatre étages comportant une quarantaine d’appartements.

Photo : Construction St-Pierre Roseberry

Pôle urbain Wilfrid-Hamel-Laurentienne

La Ville de Québec s'apprête d'ailleurs à présenter, cet automne, les grandes lignes de sa vision pour le secteur Wilfrid-Hamel-Laurentienne. Une vaste consultation a débuté en 2019 auprès des citoyens.

Ces nouvelles orientations pourraient éventuellement conduire à des changements de zonage en ce qui concerne les usages et les hauteurs afin de favoriser une plus grande mixité et un meilleur encadrement des grandes artères, précise par courriel la porte-parole de la Ville Audrey Perreault.

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