COVID-19 et étudiants étrangers : attente, isolement et santé mentale
Les étudiants étrangers à Regina avaient l'habitude de se réunir tous ensemble, comme sur cette photo prise le 6 mars 2020, soit juste avant la pandémie.
Photo : gracieuseté Md Abul Hossain
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le coronavirus a contrecarré le début de la session universitaire d’étudiants étrangers à Regina qui doivent faire face à plusieurs défis, tels que l’attente de leur permis d’études, la solitude et des problèmes financiers.
Accepté à la maîtrise en journalisme de l’Université de Regina, le Nigérian Bisi Oladele a fait sa demande à la mi-juin pour un permis d’études, mais depuis, il n’a aucune nouvelle. Selon lui, en temps normal, les demandes sont traitées et approuvées dans un délai de quatre à six semaines.
Nous avons tous compris que la pandémie est probablement responsable du retard que nous connaissons dans le traitement de nos demandes. Nous ne savons pas ce qui va se passer
, explique celui qui aurait bien aimé faire déjà partie de la communauté étudiante de Regina.
Bisi Oladele est toujours en attente de son permis pour venir étudier à l'Université de Regina.
Photo : gracieuseté Bisi Oladele
Le principal intéressé aimerait faire bouger les choses, mais il doit ronger son frein, car nous sommes invités à ne pas communiquer avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
et à attendre de leurs nouvelles. En revanche, il a vanté la compréhension et la bonne communication de l’Université
.
Néanmoins, Bisi Oladele avoue que cette situation lui cause beaucoup d’inquiétude et de nervosité. Pour que je quitte mon travail au Nigeria, je dois donner un préavis d’un mois avant de partir au Canada... et la session est déjà commencée
, laisse-t-il entendre, impuissant.
La cohorte 2020 de la maîtrise en journalisme à l’Université de Regina compte 13 étudiants, dont 8 de l'étranger.
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La date limite d’abandon approche
Le directeur de l’école de journalisme de l’Université de Regina, Mark Taylor, indique que l’établissement scolaire a mis en place un plan pour que les étudiants internationaux puissent participer à ses cours en ligne, et ce, même s’ils ne sont pas officiellement inscrits. Cela leur évitera d'avoir du retard à rattraper lorsqu'ils auront tous leurs papiers en bonne et due forme.
Pour suivre ces cours, ces étudiants ont tout de même dû payer leurs frais de scolarité. S’ils décident d’abandonner avant le 16 septembre, ils seront remboursés à 100 %. Si l’abandon est fait avant le 30 septembre, ils peuvent obtenir un remboursement de 50 %.
Je compatis avec les étudiants. C’est aussi frustrant pour nous
, affirme Mark Taylor.
Pression financière et santé mentale
Étudiant étranger de deuxième année en économie à l’Université de Regina, Md Abul Hossain, qui est originaire du Bangladesh, est en communication avec plusieurs étudiants de l'étranger vivant dans l’incertitude.
Ils sont aux prises avec leur travail, leur famille et leur santé mentale. Certains ne gagnent pas d’argent, et leurs parents ne peuvent pas les aider à payer leurs frais de scolarité
, dit-il, soulignant au passage que les droits de scolarité des étudiants étrangers sont trois fois plus élevés que ceux des étudiants canadiens.
Md Abul Hossain indique que plusieurs étudiants étrangers inscrits à Regina sont aux prises avec des problèmes de santé mentale causés par l’isolement.
Être seul leur donne une autre pression mentale. Je ne sais pas combien de temps ils vont pouvoir endurer tout cela.
L'étudiant dit tenter d’organiser un bon nombre d’événements en ligne pour rassembler les étudiants de l'étranger, mais il souligne que plusieurs d'entre eux choisissent de ne pas y participer.
Avec les informations de Laura Sciarpelletti
