Le district régional de la capitale annule une étude sur les oiseaux migrateurs

Les grands hérons bleus font partie des oiseaux qu'on retrouve le long des ports de Victoria (archives).
Photo : Associated Press / John Raoux
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le district régional de la capitale, sur l'île de Vancouver, a annulé une étude sur les oiseaux migrateurs du secteur qui devait être menée sur deux ans après avoir lancé un appel d’offres l’automne dernier.
Le district affirme examiner d’autres options qui impliqueraient davantage la communauté, mais n’a toujours pas d’échéancier pour la suite.
C’est vraiment décevant qu’on ait décidé de l’annuler
, dit Ann Nightingale, qui siège au conseil d’administration du Rocky Point Bird Observatory, un organisme de Victoria qui surveille l’état des oiseaux migrateurs de la région.
L’étude devait faire l’inventaire des oiseaux migrateurs le long des ports d’Esquimalt et de Victoria, de la lagune d’Esquimalt, de Gorge Waterway et du Portage Inlet.
Un certain nombre de groupes avaient fait des offres pour cela, et le travail qu'ils allaient faire devait ratisser large
, explique Ann Nightingale. Mais j'ai cru comprendre qu'en fin de compte le budget n'était pas suffisant pour faire ce qu'ils espéraient faire.
Le projet au point mort
Nicki Fellinger, qui travaille pour le district régional de la capitale, affirme cependant qu’il s’agit plutôt d’un changement de direction volontaire de la part du district. Plutôt que de faire affaire avec des professionnels pour mener un inventaire rigoureux, le district souhaite maintenant impliquer davantage la communauté, soutient-elle.
Mme Fellinger admet cependant que le projet ne s’en va nulle part
à l’heure actuelle. Même si l’inventaire a été annulé il y a des mois, aucun nouvel appel d’offres n’a été lancé, et aucun échéancier n’est prévu à cet effet.
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Faire appel à des professionnels
Ann Nightingale, de son côté, n’a pas entendu parler de la nouvelle mouture de l’étude. Elle indique cependant que la communauté est déjà impliquée dans l’inventaire des oiseaux de la région.
Il existe déjà une ressource appelée ebird.org (Nouvelle fenêtre) où les gens signalent les oiseaux qu'ils voient dans la lagune d’Esquimalt et dans de nombreux autres endroits de la planète
, observe-t-elle. Le problème avec ça, c’est que ce n’est pas standardisé.
Mme Nightingale donne l’exemple d’un oiseau rare dans la région qui est passé par la lagune il y a quelques semaines, attirant les ornithologues amateurs. Des dizaines de personnes sont donc allées le voir et elles ont toutes soumis des rapports
, explique-t-elle. Par conséquent, il est impossible de savoir, avec les informations de cette base de données, si un seul oiseau a été vu par des dizaines de curieux, comme dans ce cas-ci, ou si des dizaines d’oiseaux ont été observés.
D’où l’importance de mener un travail standardisé et scientifiquement rigoureux, fait par des professionnels, selon Mme Nightingale : Afin qu’on ne compte pas deux fois les oiseaux, qu’on s’assure de compter même les oiseaux banals et que ce soit fait de manière cohérente.
J'espère vraiment que cette décision va être revue
, dit-elle. Surtout pour une région qui connaîtra autant de croissance que la lagune d'Esquimalt, où il y a énormément de développement en cours. C'est une occasion pour laquelle il faut obtenir les données maintenant, car, dans cinq ans, la région sera très différente.