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Arrestation musclée à Edmonton : il poursuit la police pour 650 000 $

Une capture d'écran de la vidéo montre le genou du policier sur le cou de Jean-Claude Rukundo.

L'arrestation de Jean-Claude Rukundo, durant laquelle un policier lui a mis un genou sur le cou pour l'immobiliser, a été filmée.

Photo : Capture d’écran - Facebook / Sifa Ngeze

Un Edmontonien d'origine africaine poursuit la police d’Edmonton pour 650 000 $ après une arrestation musclée survenue en 2018. Une vidéo de l’incident montre un policier le maintenant au sol en pressant son genou sur son cou.

Je le fais pour protéger mes cinq enfants, car je ne veux pas qu’une situation comme celle-ci leur arrive, explique le plaignant, Jean-Claude Rukundo.

Les personnes visées par l’action en justice sont les policiers Pierre Lemire et Owen Staudinger, ainsi que le chef du Service de police d’Edmonton (EPS), Dale McFee.

Comme il s’agit d’une affaire civile, l'EPS n’est pas en mesure de la commenter tant qu’elle ne sera pas résolue, a déclaré la porte-parole du Service de police, Agnieszka Patrycja Mokrzan.

Mais, en juin dernier, l'EPS avait indiqué, dans une déclaration écrite, que les deux policiers n’étaient intervenus auprès de M. Rukundo qu’après que ce dernier eut refusé de quitter le lieu de l’accident.

Jean-Claude Rukundo, lui, avance au contraire que c’est plutôt au moment où il quittait les lieux à la demande du policier Pierre Lemire que celui-ci l’aurait poussé et que la situation se serait envenimée, allant jusqu’à son placage au sol.

J’aurai pu perdre ma vie, ce jour-là. J’ai bégayé pour ma vie, pour que je puisse respirer.

Une citation de Jean-Claude Rukundo
Jean-Claude Rukundo et sa femme Sifa Ngeze.

Jean-Claude Rukundo et Sifa Ngeze croient avoir été victimes de racisme de la part de la police d'Edmonton.

Photo : Radio-Canada

650 000 $ réclamés en dommages et intérêts

Jean-Claude Rukundo et son avocat, James Raworth, réclament au Service de police d’Edmonton 650 000 $ en dommages et intérêts pour divers traumatismes physiques et psychologiques qu'aurait engendrés cette arrestation sur le plaignant.

M. Rukundo dit notamment avoir souffert de contusions au visage, d'oedèmes aux poignets, de blessures au bras droit, de blessures traumatiques au cerveau, de troubles du sommeil, de trouble de stress post-traumatique ainsi que de blessures psychologiques et musculo-ligamentaires, selon l’énoncé de la plainte obtenu par Radio-Canada.

Je ne suis plus le même. Je tremble à chaque fois que je parle de cette situation.

Une citation de Jean-Claude Rukundo

Ces allégations n'ont pas encore été prouvées en cour.

Un avant-bras avec une blessure.

La photo aurait été prise au lendemain de l'arrestation.

Photo : James Raworth

L’incident aurait également contraint M. Rukundo à débourser de sa poche des sommes d’argent pour couvrir les dépenses associés à ses traumatismes, dont certains qui nécessiteront un suivi à l'avenir, selon la poursuite.

Ce n’est pas une question d’argent, soutient Jean-Claude Rukundo. L’argent finira, mais ce qu’ils m’ont causé sera toujours là.

Réclamation du plaignant :

  • 250 000 $ en dommages généraux
  • 50 000 $ en dommages spéciaux, notamment les dépenses personnelles et les coûts des soins
  • 100 000 $ en dommages pécuniaires pour le coût des soins futurs
  • 150 000 $ en dommages-intérêts punitifs et exemplaires
  • 100 000 $ pour la présumée violation des droits de M. Rukundo
Une main bandée.

Jean-Claude Rukundo aurait été blessé pendant son arrestation.

Photo : James Raworth

Une fausse déclaration policière, selon l’avocat

L'incident de son client étant similaire à ce qu'a vécu George Flyod aux États-Unis, James Raworth dit qu'il lui est difficile de dire si son client a été victime de profilage racial.

Je pense que ce qui fait de cette situation un problème qui ne serait peut-être pas arrivé à d’autres personnes, comme moi, par exemple [un homme blanc],c’est la caractérisation du comportement de mon client.

Dans le rapport que les policiers ont produit après l'arrestation, ils auraient utilisé des stéréotypes de ce que les gens savent d’un homme noir en colère. Ils auraient notamment écrit que l'homme était ivre, non coopératif et agressif, alors cela ne correspond pas à la version des faits de M. Rukundo, soutient l'avocat.

C'est de là que vient le vrai problème et que la question du racisme entre en jeu , dit-il.

Ils ont justifié leur attitude, consciemment ou non, en cherchant à atteindre ces stéréotypes qui sont répandus dans notre société pendant des décennies.

Une citation de James Raworth, avocat de Jean-Claude Rukundo

M. Rukundo allègue que le policier Owen Staudinger a porté assistance à son collègue durant l’incident et que Pierre Lemire lui aurait lancé des injures.

En juin, le Service de police d’Edmonton a indiqué que le policier ayant utilisé un langage injurieux avait fait l’objet d’une mesure disciplinaire.

Avec les informations de Janice Johnston

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