Dorian, un an plus tard : l’érosion et la submersion des Îles au cœur des inquiétudes

La tempête Dorian a laissé un trou béant dans la piste cyclable à Cap-aux-Meules lors de son passage l'an dernier (archives).
Photo : Radio-Canada / Bruno Lelièvre
Des parties de routes et de pistes cyclables affaissées, des chalets déplacés; la tempête post-tropicale Dorian a laissé sa marque lors de son passage aux Îles-de-la-Madeleine, il y a un an. Si la plupart des dommages sont maintenant réparés, protéger l'archipel à long terme contre l'érosion et la submersion demeure l'enjeu principal du territoire.
Dorian a certes fait des dommages lors de son passage pendant la nuit du 7 au 8 septembre 2019.
Mais la tempête post-tropicale a aussi frappé moins d'un an après les fortes tempêtes de novembre 2018, qui avaient sectionné l'un des câbles de télécommunication et ainsi coupé les communications des Madelinots du continent pendant plusieurs heures.
Les tempêtes qui frappent l'archipel sont plus fréquentes, plus violentes et ne cessent de gruger du terrain.
Le directeur de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Serge Bourgeois, parle même de secteurs totalement transformés
en l’espace de quelques heures.
Ces deux tempêtes là additionnées, dans certains secteurs, le taux de recul était considérable, on parle de taux de recul en mètres
, témoigne-t-il.
À lire aussi :
Aide financière demandée
Québec a confirmé cet été un investissement de 6 millions de dollars pour réparer les dommages laissés par Dorian à Cap-aux-Meules et sécuriser des bâtiments, comme le cinéma et l'hôpital.
Les élus madelinots demandent toutefois une aide de 80 millions sur dix ans.
Selon le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, six sites sont à protéger en urgence sur l’archipel.
Avec une enveloppe de 80 millions de dollars, on va pouvoir protéger ces fameux six sites là, freiner, ralentir l'érosion des berges et ralentir la submersion côtière
, explique-t-il.
Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, déplore quant à lui que les propriétaires de chalets du secteur de la Martinique, violemment touché par Dorian, aient été laissés à eux-mêmes par le gouvernement du Québec.
Quand ils ont voulu se prévaloir du programme du gouvernement du Québec, on leur a dit que ce n'était pas possible parce que le programme ne le permettait pas
, dénonce le député.
Sur le même sujet :
Vers des expropriations de masse?
Le portrait n’est pas si sombre
, nuance Serge Bourgeois au sujet d’éventuelles expropriations.
Il explique que les bâtiments aux Îles sont encore loin de la côte, mais qu'un dilemme s’imposera pour les infrastructures routières et touristiques.
« C'est clair qu'il va y avoir des choix extrêmement difficiles à faire, tantôt parce qu'il va y avoir des situations où le retrait sera la meilleure des solutions. Ça va prendre extrêmement de résilience de la part des autorités et, surtout, de la population. »
Des décisions pourraient être précipitées par l’impact des changements climatiques sur l’archipel, qui reste encore à déterminer.
Avec les informations de Martin Toulgoat