La décriminalisation des drogues n'est « pas la solution miracle », dit Justin Trudeau

Le premier ministre préfère d'autres solutions.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Le premier ministre du Canada s'oppose à la décriminalisation de la possession simple de drogues, malgré la requête de la Colombie-Britannique, de l'Association canadienne des chefs de police et des responsables de la santé publique des villes de Toronto et de Montréal dans leur lutte contre les surdoses.
Dans une entrevue à la radio de CBC Vancouver, mercredi, Justin Trudeau a déclaré en anglais qu'il ne croit pas que la décriminalisation est la réponse appropriée à la crise des opioïdes. C'est bien plus un problème de santé qu'un problème judiciaire
, a-t-il expliqué.
« Dans une crise comme celle-ci, il n'y a pas de solution miracle. »
Justin Trudeau préfère d'autres options, comme l'établissement d'un approvisionnement sûr en drogues pour les toxicomanes. Nous donnons la priorité à ce qui va permettre de changer les choses immédiatement
, a-t-il déclaré.
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Le mois dernier, la directrice des poursuites pénales du Canada, Kathleen Roussel, a demandé à son équipe d'avocats de ne viser le dépôt d’accusations pour possession simple de stupéfiants que dans les cas les plus graves et d’opter plutôt, quand c’est possible, pour des mesures relevant de la justice réparatrice ou des traditions autochtones, notamment.
L'administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tham, n'exclut pas pour sa part l'idée de s'orienter vers une discussion sociétale sur la décriminalisation
.
Soutenir les provinces
La Colombie-Britannique est une des provinces les plus touchées, avec une moyenne de cinq décès causés par une surdose chaque jour, selon la coroner en chef de la province.
Alors que la fermeture des frontières en réponse à la pandémie a favorisé la circulation de drogues fabriquées localement et considérées comme plus dangereuses, le gouvernement provincial a renforcé le système d'approvisionnement en substances prescrites.
Toronto connaît aussi un record de surdoses. Un financement fédéral de 580 000 $ doit ainsi aider à établir un approvisionnement sûr en opioïdes.
Nous agissons avec vigueur pour établir un approvisionnement plus sûr et éviter aux gens d'avoir ces terribles, terribles produits que sont le fentanyl et le carfentanil dans leur organisme. C'est un grand pas et nous agissons sans avoir besoin d'aller jusqu'à la décriminalisation
, a déclaré Justin Trudeau.
Le premier ministre a par ailleurs assuré que l'hostilité de l'opposition officielle à propos de la décriminalisation pèse très peu
dans sa position.
La population s'ouvre à un plus grand champ d'action et nous encourage à l'envisager aussi, a expliqué Justin Trudeau. Nous continuons à travailler pour nous assurer que nos décisions s'appuient sur la science et qu'elles sont les bonnes pour la population du Canada.
Avec les informations de l'émission The Early Edition, de CBC, et de La Presse canadienne