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Plus de 260 enseignants manquent à l'appel dans les écoles de Montréal

Le ministre de l’Éducation affirme que des professeurs sont embauchés chaque jour.

Gabrielle dans son école

« Je n’ai pas de professeur, alors c’est un peu plate », explique Gabrielle, qui est en sixième année.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Après avoir passé des mois à la maison à cause de la pandémie, des élèves de Montréal sont de retour en classe, mais sans enseignant. Quelques jours après la rentrée, il manque encore plus de 260 professeurs dans les écoles de la métropole.

Gabrielle Bégin attendait avec impatience son retour à l’école. À la fin de l’été, elle comptait même les jours avant de revenir en classe tellement elle avait hâte de retrouver ses amies. Toutefois, quelques jours avant la rentrée, la direction de l’école a averti ses parents qu’il n’y aurait pas de professeur dans la classe de Gabrielle le jour de son retour en classe. La direction n’a pas trouvé le titulaire qui enseignerait à la classe de sixième année de Gabrielle.

La jeune fille a alors fondu en larmes : Quand mon père m'a dit ça, je suis allée dans ma chambre et j'ai pleuré pendant au moins une heure. J’étais triste parce que je n’allais pas avoir de professeur.

Depuis la rentrée, c'est une suppléante qui lui enseigne. Jamais la jeune fille n'aurait pensé commencer sa sixième année sans enseignant alors que sa rentrée était déjà bouleversée à cause de la COVID-19.

Je n’ai pas de professeur, alors c’est un peu plate. Moi, je suis une petite fille qui s’attache beaucoup à son professeur, explique Gabrielle.

L’élève espère que la direction de l’école trouvera rapidement un titulaire pour sa classe afin qu’elle puisse garder de bons souvenirs de sa dernière année dans une école primaire.

Gabrielle n'est pas la seule élève à commencer son année scolaire sans enseignant. Il manque plus 260 professeurs dans les écoles de Montréal.

Le père de Gabrielle

Le père de Gabrielle

Photo : Radio-Canada

Son père, Pierre-Luc Bégin, est inquiet pour sa fille puisqu’elle a déjà manqué plusieurs mois d'école à cause de la pandémie. On ne veut pas que notre enfant prenne du retard. C'est une crainte, un peu, de ne pas avoir de titulaire pendant les premières semaines pour justement rattraper ce retard-là […]. C'est inquiétant au niveau académique.

Sylvie Bérard, une mère de famille, a également des craintes. Son fils fréquente la même école que Gabrielle. Elle est inquiète de voir son garçon sans professeur.

Ça ne me tente pas qu'il soit à l'école à n'apprendre rien. J'aimerais que l’on continue les apprentissages, dit Mme Bérard.

Elle craint qu’à défaut d’avoir un professeur titulaire, la classe de son fils se retrouve avec de nombreux enseignants suppléants d’ici la fin de l’année, une situation que son garçon a déjà vécue.

« Mon fils, à sa première année de maternelle, il a eu trois suppléants, et son enseignant est arrivé au début d'avril. Ç'a été très déstabilisant pour mon enfant. Je ne veux pas qu'il revive ça en sixième année. »

— Une citation de  Sylvie Bérard
Sylvie Bédard répond aux questions du journaliste Jean-Philippe Robillard.

L'absence de professeur titulaire est déstabilisante pour les enfants, explique Sylvie Bédard, mère d'un enfant au primaire.

Photo : Radio-Canada

Même s'il manque moins de professeurs que l'an dernier pour la rentrée, la pénurie est telle qu'au Centre de services scolaire de Montréal, il manque encore 179 professeurs. Au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, il en manque 75, tandis qu’il y a un déficit de 12 enseignants à celui de la Pointe-de-l’Île.

Les directions d’écoles tentent de se faire rassurantes par rapport à cette situation, qui perdure depuis plusieurs années. Selon la présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire, Hélène Bourdages, tout est mis en œuvre pour que tous les élèves aient un enseignant si ce n’est pas le cas actuellement.

Les directions d'écoles travaillent très, très fort, dit-elle. En ce moment, je vous assure que les collègues travaillent 70 heures par semaine pour régler les problèmes. Ils travaillent d'arrache-pied pour faire en sorte que l'école fonctionne.

Selon le ministre québécois de l'Éducation, Jean-François Roberge, la situation s’améliore de jour en jour, et le nombre d’enseignants manquants diminue. Chaque jour qui passe, on embauche davantage d’enseignants, indique le ministre.

Or, pour la présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Beauvais-St-Pierre, cette pénurie qui perdure prouve que le réseau de l’éducation ne retient pas les enseignants, qui quittent encore en grand nombre la profession chaque année.

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