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Les infirmières plus débordées au Québec qu'ailleurs au Canada durant la pandémie

Celles qui ont fait des heures supplémentaires ont travaillé plus longtemps que dans le reste du pays.

Des travailleurs de la santé masqués transportent du matériel médical.

Les infirmières du Québec ont été encore plus occupées que d'habitude, le printemps dernier.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Statistique Canada jette un nouvel éclairage sur le travail abattu par le personnel infirmier du Canada au printemps dernier, au moment où la COVID-19 faisait des ravages dans les établissements de santé et dans les communautés.

Une étude dévoilée mardi montre, chiffres à l'appui, que les infirmières du Québec qui ont fait des heures supplémentaires ont travaillé plus longtemps que leurs homologues des autres provinces.

La moyenne des heures supplémentaires hebdomadaires travaillées par les infirmières du Québec est passée, par exemple, de 6,2 heures en mai 2019 à 16,9 heures en mai 2020, tandis que celle des infirmières de l'Ontario est passée de 4,7 à 9,8 heures pendant la même période.

Une telle différence n'a toutefois pas été observée dans les autres provinces canadiennes – frappées moins durement par la pandémie –, la moyenne des heures supplémentaires travaillées demeurant autour de six heures par semaine environ.

Le Canada compte 432 000 professionnels en soins infirmiers. C'est environ la moitié du personnel des soins de santé du pays. Plus de 90 % sont des femmes.

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Une représentation du coronavirus.

L'étude de Statistique Canada indique par ailleurs que 26 % de toutes les personnes ayant un emploi en soins infirmiers ont fait des heures supplémentaires en avril et en mai 2020, tandis que ce taux était d'environ 20 % pour les professionnels des autres domaines.

Elle établit également que le nombre moyen d'heures supplémentaires hebdomadaires a doublé en mai 2020 par rapport à mai 2019 chez les infirmières de 35 ans et plus.

Selon Statistique Canada, un tel état de fait peut rendre compte du recours à des membres du personnel infirmier plus expérimentés pour gérer les nouveaux cas complexes liés à la COVID-19 ou à une stratégie visant à réintégrer les infirmiers retraités pour répondre à la demande.

La faute du temps partiel, dit Dubé

Interrogé sur le sujet mardi à Midi info, le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a fait valoir que les heures supplémentaires observées par Statistique Canada ont été calculées en fonction non pas d'une semaine normale de travail de 40 heures, mais plutôt en fonction de l'engagement de chaque infirmière.

Or, plus de la moitié des infirmières du Québec travaillent à temps partiel, a-t-il souligné.

Un des enjeux à régler, c'est d'avoir, dans la mesure du possible, plus de gens qui sont à temps plein, a reconnu le ministre, qui a précisé que des discussions étaient en cours avec la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) pour que le personnel qui voudrait passer de temps partiel à temps plein puisse avoir de meilleures conditions.

Cela dit, le Québec doit également composer avec une pénurie d'infirmières, a ajouté M. Dubé. Son gouvernement, dit-il, est ouvert à trouver des solutions qui permettraient de revaloriser la profession.

La COVID a été dévastatrice, dit la FIQ

Qu'elles travaillent à temps plein ou à temps partiel, les infirmières du Québec ont eu, le printemps dernier, de très longues journées, souligne pour sa part la présidente de la FIQ, Nancy Bédard. Selon elle, il ne faut pas s'enfarger dans ce genre de détails.

Mme Bédard en a surtout contre les heures supplémentaires obligatoires, un cancer, dit-elle, qui bouscule la vie personnelle des infirmières; qui les épuise; qui les démobilise et qui les pousse parfois même à abandonner la profession.

En ce sens, la pandémie de COVID-19 a été dévastatrice, confie Mme Bédard.

Pour la FIQ, la revalorisation des soins infirmiers passera inévitablement par une révision à la baisse de la charge de travail des professionnels en soins infirmiers; par une meilleure prévisibilité des horaires de travail; et oui, par une embauche massive d'infirmières à temps plein, à l'image de ce qui a été fait pour recruter des milliers de préposés aux bénéficiaires.

C'est sûr que ça demande de l'investissement, mais on ne peut plus continuer comme ça, prévient Mme Bédard.

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