Rentrée scolaire : les syndicats d’enseignants ontariens porteront plainte

Les quatre grands syndicats d'enseignants réclament des ordonnances pour protéger leur santé.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les quatre grands syndicats d'enseignants de l'Ontario vont porter plainte auprès de la Commission des relations de travail (CRTO) parce qu’ils estiment que le plan de la province pour la rentrée scolaire contrevient aux lois sur la santé et la sécurité au travail.
L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO), la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO) et l’Association des enseignants des écoles catholiques anglaises (OECTA) représentent 190 000 enseignants et membres du personnel scolaire.
Après une rencontre qu’ils avaient jugée infructueuse en début de semaine dernière, ils avaient donné jusqu’à vendredi passé au gouvernement provincial pour publier des ordonnances afin que les mesures sanitaires soient plus strictes dans les écoles.
Ils font valoir que les exigences prévues dans le plan du gouvernement sont moins strictes que pour d’autres milieux de travail, pour la distanciation physique, notamment.
Ils réclament entre autres des classes moins nombreuses et des normes minimales pour la ventilation semblables à celles en vigueur dans les palais de justice.
Des classes plus petites rendraient les écoles plus sûres
, a soutenu le président de la FEEO, Sam Hammond, dans une déclaration écrite.
Pourquoi les enseignants et les travailleurs de l’éducation ne devraient-ils pas s’attendre aux mêmes normes et précautions que les employés des magasins, des bureaux et autres lieux, dans la province?

Rémi Sabourin, président de l'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens
Photo : Radio-Canada
Rémi Sabourin, de l'AEFO, considère que les enseignants demandent ni plus ni moins ce qui est exigé un peu partout en province pour les autres travailleurs
.
Lorsque, moi, je vais dans un centre commercial, il ne peut y avoir que quatre personnes dans un espace qui est quatre fois plus grand qu'une salle de classe.
Je supplie les syndicats d’enseignants de travailler avec nous
, a répliqué le premier ministre Doug Ford lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le premier ministre ontarien, Doug Ford
Photo : La Presse canadienne / Rick Madonik
Le premier ministre soutient que son gouvernement a créé l’environnement le plus sécuritaire possible
et que les syndicats d’enseignants, malgré tout, cherchent l’affrontement.
Je ne veux pas me battre avec vous. Je réclame votre coopération. Tout le monde au pays coopère, sauf les syndicats d’enseignants.
Il a répété que ses critiques ne visent pas les enseignants, qui font du bon travail sur le terrain, mais seulement leurs syndicats, qu’il trouve intransigeants.
La députée libérale Lucille Collard croit que la situation actuelle est une conséquence du manque d'écoute du gouvernement. Je pense que les enseignants sont acculés au pied du mur, dit-elle. Ils n'ont pas le choix.

La députée libérale provinciale Lucille Collard
Photo : Radio-Canada
Elle redoute les conséquences des normes jugées insuffisantes par les enseignants sur le climat dans les classes.
Si les enseignants ne se sentent pas en sécurité, ils ne pourront pas transmettre une confiance aux élèves. Alors ça donnera pas de bons résultats.
Le ministre du Travail, Monte McNaughton, a déclaré qu’il ne pouvait commenter une plainte auprès de la Commission des relations de travail, qui est un organisme indépendant de son ministère.

Le ministre du Travail de l'Ontario, Monte McNaughton
Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn
Nous avons des inspecteurs sur le terrain tous les jours, a-t-il ajouté. Ils ont contacté tous les conseils scolaires de la province et ils font des visites quotidiennement.
Le ministre a précisé qu’en vertu de la loi, les employeurs ont la responsabilité de protéger leurs employés des risques en milieu de travail et des maladies contagieuses, ce qui inclut la COVID-19.
Les inspecteurs se promènent dans les écoles, dans les lieux de travail, et il n'y a pas de directives qui ont été émises. Il n'y a pas de normes, déplore Rémi Sabourin. Ce qu'on demande, c'est qu'il y ait des ordonnances, des directives.
Avec les informations de Camille Gris Roy et de Colin Côté-Paulette